Premiers éléments de décryptage suite au discours du 1er ministre

Dans son discours, dont l’introduction est un copié collé de celui prononcé le 12 septembre dernier, le 1er ministre a clairement annoncé sa ligne : droit dans ses bottes il privilégie le passage en force. La première mesure est celle d’une accélération du calendrier initialement annoncé avec un projet de loi qui sera présenté dès le 22 janvier au conseil des Ministres.
La première annonce est celle qu’il faudra travailler plus longtemps. Ce qui est dit c’est que cet allongement sera effectif dès 2022 pour tous avec des bonus-malus qui l’accompagne pour atteindre l’instauration d’un âge pivot à 64 ans en 2027.
Il tente d’amadouer certains partenaires sociaux en annonçant qu’ils seront associés au futur système de gouvernance du régime, mais sous contrôle du parlement, c’est-à-dire en fonction des exigences budgétaires.
Il soulève les injustices qui perdurent actuellement sans jamais rappeler que ces dernières sont le fruit des réformes régressives opérées par les gouvernements successifs.
Selon lui, « on peut vouloir changer les choses, mais il faut voir le monde tel qu’il est », il s’agit bien d’absence de volonté de corriger les causes de ces inégalités que sont le chômage, la non compensation de l’allongement des durées d’études, les carrières heurtées, le temps partiel qui s’est étendu. Plutôt que de changer les choses, il préfère donc travailler à adapter l’humain à ces évolutions.
Il annonce une garantie à 1000 euros net par mois pour une carrière complète au SMIC, mais ne précise pas la définition de ce que serait une carrière complète dans leur système.
D’autre part, ce gouvernement n’a procédé à aucun « coup de pouce » sur le SMIC et ne semble pas parti pour le faire cette année encore.
Le 1er Ministre annonce la fin de tous les régimes spéciaux et particuliers que l’on connaissait pour aller vers une universalité. Il confirme des mesures dérogatoires sur l’âge de départ pour les métiers « régaliens » et dangereux en annonçant la garantie des bonifications de durée.
Pour les autres métiers, cela serait une intégration au régime universel, avec un très gros flou sur la manière de prendre en compte la pénibilité des métiers.
Aucun mot sur la pénibilité dans le secteur privé, ni sur les impacts sur la santé et l’espérance de vie dans de trop nombreuses professions.
Moins d’un mois après la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapés, aucun mot ou aucune mesure ou prise en compte du handicap ou des aidants idem pour les accompagnants des proches en situation de dépendance.

 

A qui s’applique l’âge pivot de 64 ans ?

L’âge pivot change, peu importe la génération, à partir de 2027. Il faudra dans tous les cas travailler jusqu’à 64 ans pour garantir un niveau de retraite comparable avec ce qui existe actuellement. Si quelqu’un part à 62 ans, dans tous les cas, il aura une décote de 10%. Donc système par point ou pas, génération 1975 ou pas, le fait est là : il va falloir travailler plus longtemps.

D’autres éléments à suivre…..

 

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