Les gagnants économiques de la crise

Mémo du pole éco CGT

Bien que l’immense majorité des entreprises, et en premier lieu les petites entreprises et petits commerces, ont souffert de la crise du coronavirus, certaines entreprises sortent gagnantes, du point de vue économique, de cette crise sanitaire.

Les GAFAM aux premières loges

Toutes les entreprises n’ont pas été touchées de la même manière par la crise. Les entreprises du numérique ont par exemple bien mieux résisté. On pense notamment aux fameux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) qui n’ont pas été touchés voire ont profité de la crise ! Preuve en est, depuis le 1er janvier, l’action d’Amazon a grimpé de plus de 30%.
Même s’ils ne font pas partie des « GAFAM » on peut également citer Deliveroo, Uber Eats ou encore Alibaba parmi les grandes firmes ayant profité de la crise.
À l’image d’Amazon, ces entreprises ont pu afficher d’excellents résultats uniquement car leurs salariés (ou livreurs) ont été exposés en « première ligne ». Leur activité n’étant pas compatible avec le télétravail, leur réussite ne tient donc qu’au fait qu’ils ont pu exploiter des travailleurs exposés au danger sanitaire. Elles ont en quelque sorte pu facturer le risque pris par leurs salariés ou livreurs aux clients à l’abri de ces risques. Ces entreprises ont en commun de réduire le lien Les gagnants économiques de la crise social et s’attaquer aux droits sociaux.

Le numérique, le pharmaceutique et la grande distribution globalement gagnants

Durant le confinement, les entreprises ayant une activité qui peut se faire à domicile ou bien qui sont directement en lien avec la crise sanitaire ont forcément été les plus sollicités. Ainsi les entreprises du numérique et du secteur pharmaceutique/biologique figurent parmi les entreprises ayant profité de cette crise. À cela s’ajoute la grande distribution qui a pu profiter de la fermeture de tous les types de restauration collective ainsi que de la fermeture d’autres commerces comme les librairies par exemple.
Dans le numérique, on peut citer entre autres les plus évidents à savoir Zoom (entreprise de visioconférence) et Netflix (plateforme de streaming). Preuve de ce succès, le cours de l’action de Zoom a ainsi été multiplié par plus de 3 depuis le début de l’année 2020.
Concernant Netflix, l’action a bondi de plus de 15% depuis début mars.

Parmi les entreprises françaises on peut citer Worldline, entreprise récemment entrée au CAC 40 exerçant dans le paiement en ligne ainsi que GECI International, entreprise de technologie et cybersécurité notamment.
Vivendi (Universal, groupe Canal+, Gameloft,…) semble aussi avoir profité, ou du moins peu souffert de la crise. Au premier trimestre, le groupe de Vincent Bolloré a vu ses ventes grimper de 11,9%. Cela a suffi à convaincre les actionnaires d’augmenter le dividende de 20% en pleine crise sanitaire.
Du côté de l’industrie pharmaceutique la liste des gagnants de cette crise contient notamment Sanofi, AB Science, Biomérieux, Erytech Pharma ou encore Eurofins Scientific.
Sanofi ne s’est d’ailleurs pas privée de distribuer près de 4 milliards de dividendes à ses actionnaires.
Du côté de la grande distribution, tous les grands acteurs ont profité de cette crise. Ce sont les groupes avec un plus grand réseau de petites surfaces qui en ont le plus profité, au détriment des hypermarchés, davantage boycottés durant le confinement. Au global, leur chiffre d’affaires aurait progressé d’un peu moins de 10% sur la période. À noter qu’il s’agit d’une augmentation circonstanciée, qui ne devrait pas perdurer.

Des secteurs qui vont tirer leur épingle du jeu en sortie de crise ?

Le confinement et la crise sanitaire pourraient avoir changé les habitudes de consommation et donc avoir profité à certains secteurs.
On pense par exemple à l’industrie du vélo qui affiche une activité remarquable depuis la fin du confinement. Le gouvernement a d’ailleurs lancé des formations accélérées pour devenir réparateur de vélo pour faire face à la pénurie de main d’oeuvre qui risque d’arriver dans ce secteur.
Certains produits français ou produits et commercialisés en circuits courts pourraient également profiter de la prise de conscience de cette crise sanitaire. Toutefois il ne s’agit ici que d’hypothèses, personne ne sait si l’affichage de cette prise de conscience se traduira en actes et perdurera.

 

Montreuil, le 04/06/2020

 

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