Vote sur le ROB du Conseil régional Hauts de France, déclaration du groupe CGT, lors de la séance
Les élections régionales ont plongé le pays et la nouvelle région dans un chaos politique inégalé. Il est consécutif à la trahison sociale, à la non réponse aux besoins sociaux sur les bas salaires, la précarité, la pauvreté et le chômage !
Cette situation exige de « faire de la politique autrement ».
Le ROB 2016 soumis par la Région est pour le moins singulier, et à l’opposé de cet impératif.
Certes il s’agit du premier ROB, mais contrairement à ceux des autres régions fusionnées il n’énonce aucune grande orientation, aucune ambition politique et stratégique.
La déclinaison systématique de diktats austéritaires n’a jamais été porteuse d’espoir et d’ambitions pour un territoire et ses habitants.
Faire le procès « politicien » des précédents exécutifs régionaux, en ne tenant pas compte des spécificités et des besoins différents des deux anciennes régions, ce n’est ni l’objet ni l’utilité d’un ROB.
Le législateur a institué le ROB pour permettre un débat sur les orientations budgétaires – DOB – (art. 107 loi NOTRé).
Des orientations budgétaires ne peuvent se résumer à la réduction de la dette et de la masse salariale.
S’agissant de la dette, dans son avis du 05/12/2014 sur le DOB 2015 le CESER 59/62 affirmait : « L’endettement de la Région reste qualitativement sain. Le bilan et les perspectives qui sont affichés dans les éléments d’information réaffirment l’excellente gestion active de sa dette par la Région ».
Les Hauts de France sont classées :
- Au 3ème rang au regard de la production de richesses économiques
- Lanterne rouge pour les indicateurs sanitaires et sociaux.
La dette si vite dénoncée, n’avait-elle pas pour objectif de réconcilier les dimensions sociales, économiques et environnementales ? Cette question a trait à l’utilité ou pas de la dette.
Reste la question ignorée par le ROB du choix des prêteurs. Ne vaudrait-il pas mieux se tourner vers un pôle public financier tel que proposé par la CGT, plutôt que vers l’avidité des marchés financiers, dont sont par ailleurs complices les agences de notation ?
Parler de la dette de manière alarmiste, et dans le même temps réduire le peu de marge de manœuvre dont dispose la Région au travers du taux de la carte grise nous interroge.
« Faire de la politique autrement », est-ce rester sur les vieux chemins battus consistant à affirmer que la seule variable d’ajustement serait la masse salariale ?
Ce ROB n’est-il pas l’occasion ratée pour le CESER d’explorer d’autres voies, afin d’aboutir à des préconisations innovantes ?
Ni la démarche, ni les délais imposés par l’exécutif régional, ni le fonctionnement actuel du CESER, ne permettent à la société civile de remplir son rôle.
La CGT salue le travail important fourni par nos collègues rapporteurs du projet d’avis, et partage de nombreux points qu’ils soulèvent.
Mais la CGT ne peut pas approuver un avis s’inscrivant dans une logique austéritaire ciblée vers les habitants et les salariés de la Région.
La délégation CGT Nord Pas de Calais Picardie au CESER