32 heures ? un élément de progrès social !

Diminuer le temps de travail pour créer une nouvelle dynamique de progrès social

Six millions de personnes sont exclues du travail pour des raisons économiques, dont la moitié officiellement au chômage (catégorie A).

Si la durée légale hebdomadaire du travail est de 35 heures, la durée réelle est de 39 heures. Arithmétiquement, le passage aux 32 heures permettrait donc de créer 4,5 millions d’emplois et de réduire le chômage.

Les choses sont plus complexes dans la réalité. L’enjeu n’est pas simplement un partage du travail. Une telle vision se trompe de diagnostic. Il est indispensable d’éviter l’arbitrage RTT et salaire. Il est possible de réduire le temps de travail sans perte de salaire et de pouvoir d’achat ; cela suppose de rompre avec la logique qui domine actuellement les choix de politique économique et de gestion des entreprises. Il s’agit d’inscrire la RTT dans une démarche globale pour un nouveau mode de développement qui respecte les travailleurs, préserve l’environnement, anticipe les mutations technologiques.

Les enjeux sont multiples : finalité et conditions de travail, qualification, rémunération… Ces enjeux dépassent les frontières nationales, d’où l’importance de coopérations, surtout à l’échelon syndical, pour améliorer les conditions des travailleurs partout.

Il faut mettre à contribution la finance pour créer des emplois, accroître l’effort de formation et de recherche-développement, améliorer l’appareil productif, augmenter les salaires et réduire le temps de travail.

Mieux utiliser les fonds publics

Il y a trente ans, pour 100 euros de salaire, les entreprises versaient 7 euros de dividendes ; aujourd’hui, elles en versent 5 fois plus. Il y a trente ans, les dividendes versés représentaient 10 jours de travail, contre 45 jours actuellement.

En 2014, les entreprises ont versé 235 milliards d’euros à leurs actionnaires. Il faut aussi mieux utiliser les fonds publics. Le pacte de responsabilité et le CICE, qui sont des gabegies, ont coûté 16 milliards en 2015, 17 milliards en 2016 et coûteront 41 milliards en 2017. Les résultats selon le rapport du comité de suivi du CICE sont sans appel : le CICE a permis de sauver ou de créer entre zéro et 110 000 emplois sur 2 ans pour un coût de 48 milliards d’euros. Rappelons que les 35 heures ont coûté finalement 5 milliards et ont créé un solde net de 350 000 emplois pour les chiffres les plus pessimistes ! Il n y a pas photo, c’est le dispositif légal le plus efficace jamais mis en place pour créer des emplois massivement !

L’impact sur l’économie est aussi intéressant à analyser : pendant la période des 35 heures, la France a connu ses meilleurs taux de croissance depuis… 1973 ! Pour tous ceux qui ont vociféré contre la RTT, un point peut au moins faire consensus : les 35 heures n’ont pas handicapé la croissance, elles l’ont boostée ! Avec le recul, on s’aperçoit que les 35 heures combinées avec l’arrivée massive de salariés sur le marché du travail a non seulement eu des effets positifs sur l’emploi et la croissance au travers de la consommation, mais grâce à cette forte croissance la France a tiré la croissance européenne et a évité une 1ère crise majeure en Europe, alors que l’Allemagne était en grande difficulté par exemple ! Les emplois créés directement grâce à la RTT ont donc dynamisé l’économie. La hausse de la consommation et de l’activité économique a également permis d’augmenter les recettes de l’État par la hausse des revenus, de la consommation, et par les économies de dépenses liées au chômage. En outre les 2 millions de salariés qui ont pu travailler sur cette période ont cotisé et alimenté les caisses de protection sociale dont la sécurité sociale par exemple !

C’est ce processus qu’il faut remettre en place pour créer une dynamique de progrès social et c’est pour cela que la bataille des 32 heures est primordiale pour relancer l’emploi et la croissance !

 

 

 

 

 

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