Fiche n° 16 / L’extrême droite en Europe- Campagne contre l’extrême droite

Le comité régional CGT Picardie relaie: campagne confédérale contre extrême droite

Les politiques d’austérité lancées après la crise de 2008, l’impunité et la cupidité de la « planète finance » ont nourri le ressentiment contre les élites, grandes gagnantes de la mondialisation.

Les investissements publics en zone euro sont passés de 4,5 % du produit intérieur brut en 2009 à 3,3 % aujourd’hui, les pensions grecques ont baissé à treize reprises, les aides touchées par une famille britannique moyenne ont reculé de 3 950 livres sterling (4 430 euros) en 2010, à 3 460 livres sterling en 2018. Le gel des salaires a avant tout pénalisé les classes moyennes et populaires, également frappées de plein fouet par le chômage. De plus, les emplois créés sont plus précaires qu’avant 2008. D’ailleurs, le taux de pauvreté européen a augmenté de façon continue depuis 2007, passant de 16,6 % à 17,3 %.
Face à cela, le secteur financier, massivement renfloué par l’argent public pendant la crise (950 milliards d’euros entre 2008 et 2010) a rapidement retrouvé une santé insolente !

Tout ceci alimente les mouvements d’extrême droite dans de nombreux pays de l’Union européenne. Les droites nationalistes et identitaires mènent par ailleurs une contre-révolution culturelle sur le terrain de l’immigration et des valeurs traditionnelles.

Néanmoins, elles poursuivent le même projet économique que leurs rivales. Par conséquent la mise en scène, dans la sphère politique, d’un duel « libéraux contre populistes » est un leurre, un clivage trompeur que ne saurait accepter la CGT. À noter les attaques contre les droits sociaux en Autriche, contre les droits des femmes en Pologne ou bien la presse en Hongrie, qui viennent violemment éclairer la réalité concrète pour les citoyens et travailleurs.

Comme on le voit donc actuellement, le capitalisme en crise ne veut rien céder aux justes revendications des salariés. Au contraire, il cherche à les diviser : pointer du doigt le migrant, l’étranger, le privé d’emploi sert à contourner la cible de la colère légitime de celles et ceux qui ne vivent que de leur travail.

Nous pouvons mesurer les avancées idéologiques de l’extrême droite parce qu’elle gangrène non seulement les partis de droites conservatrices – qui se radicalisent – mais aussi une partie de la social-démocratie, voire ailleurs sur l’échiquier politique : c’est le cas, par exemple en France, d’une conception de la laïcité très anti-musulmane qui va de l’ex-FN, le Rassemblement national, en passant par « Les Républicains »… Cela se traduit aussi par des coalitions droite-extrême droite à la tête de plusieurs pays (Autriche, Bulgarie…), voire des coalitions populistes comme en Italie entre La Ligue et le Mouvement 5 étoiles.

Le refus de l’immigration marqué par le rejet du « musulman », dans un discours le réduisant au terrorisme est venu se rajouter à l’antisémitisme historique de cette mouvance : c’est l’un des ciments idéologiques de ces mouvements partout en Europe.

Cependant, cette mouvance recouvre des mouvements différents, portés par des projets politiques où le poids de l’histoire des peuples reste le fondement. Si l’Espagne et le Portugal rejettent ces mouvements, c’est que la mémoire des dictatures de Franco et de Salazar reste vivace… À l’inverse, dans les pays de l’est de l’Europe, le rejet de ce que furent les régimes prosoviétiques conduit à légitimer des mouvances nationalistes (c’est le cas en Pologne, en Hongrie, en Bulgarie ou en Tchéquie). Celles-ci restent cependant marquées par son incapacité à travailler ensemble. Ainsi les populistes d’extrême droite, de droite souverainiste, nationaliste, autoritaire se répartissent dans plusieurs groupes au Parlement européen :…….

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