Les salariés de l’Agroalimentaire et de l’Agriculture en Picardie ne sont pas de la chair à canon !!!

Communiqué de presse de la  FNAF CGT

La santé des salariés et de la population devrait être LA priorité absolue de l’Etat. Pourtant, Macron persiste et signe contre l’avis du conseil scientifique et annonce le déconfinement à partir du 11 Mai. En renvoyant les bébés dans les crèches et les jeunes enfants à l’école comme l’a confirmé hier le 1er Ministre, il est évident que le gouvernement aux ordres sert « la soupe » aux patrons en sommant les salariés de reprendre le travail. La ministre du Travail prend toute sa part à l’opération et elle l’a confirmé lors d’une réunion tripartite de nos secteurs le 23 Avril. Après la réquisition des congés payés, Rtt et autres droits des salariés, la déréglementation du temps de travail, la remise en cause des prérogatives des IRP notamment des délais d’information / consultation et de recours aux experts réduits à néant, elle surenchérit avec l’annonce du chômage partiel individualisé ou le prêt de main d’œuvre… Cette complicité de classe abjecte va contribuer à accroître l’hécatombe meurtrière.

Dans nos professions agricoles et alimentaires, les activités n’ont quasi pas cessé. Nous avons noté et c’est toujours le cas que les mesures sanitaires sont toujours insuffisantes, voire inexistantes dans les entreprises (manque de masque, de gel, non-respect des distances…). Quand elles le sont, ce sont les syndicats qui les ont imposées. Au quotidien les salariés vont travailler la peur au ventre, pour eux-mêmes et leur famille. Certaines entreprises allongent l’amplitude des horaires de travail, organisent des rotations de travail contraignantes pour les salariés et font appel à des travailleurs intérimaires pour assurer une production qui, parfois, a doublé. Le constat d’une aggravation des conditions de travail se confirme. En vérité, c’est en pleine connaissance et en tout impunité au nom du sacro-saint profit que les patrons de nos secteurs imposent aux salariés d’être exposer au COVID. STOP ! Ça suffit, les salariés de l’Agroalimentaire et de l’Agriculture ne sont pas de la chair à canon !!!

Soutenus par la manne publique, les patrons de nos secteurs profitent de cette période pour accroître leur profit et la spéculation va bon train. La valse des étiquettes s’enclenche, +2,5 % en quelques jours sur les produits de première nécessité, +9 % sur les fruits et légumes. Des familles sont en urgence totale et doivent choisir entre payer le loyer et manger, plusieurs millions de personnes souffrent de la faim, aujourd’hui, en France !!

Si l’alimentation est vitale pour la population, les activités agroalimentaires ne peuvent être globalisées. Nombre d’entre elles ne sont pas prioritaires et nous avons listé les activités vitales et de 1ère nécessité, toutes les autres doivent être arrêter.

Depuis le début de la pandémie notre fédération exige la réquisition et la distribution par l’Etat des stocks alimentaires et la réquisition des entreprises agroalimentaires à productions vitales de 1ère nécessité. Cette revendication repose sur notre analyse des conséquences des politiques de classe et, a contrario, sur les potentialités de l’Etat s’il assumait ses vraies responsabilités au service du peuple.

Notre fédération revendique pour les industries alimentaires et fabrication de boissons :  La réquisition des stocks de farine, sucre, conserves, pâtes, semoule et riz, poudre de lait et lait UHT, levure, sel et viandes.

La réquisition des entreprises et/ou ateliers concernés par des activités à caractère vital de 1ère nécessité pour la production de pain, alimentation et nutrition infantiles, viandes, produits laitiers ultra frais, eaux minérales et œufs.

Pour les vétérinaires : interventions en cas d’urgence uniquement. Pour la sylviculture et les activités forestières, paysage, arrêts de toutes les activités.

Pour l’agriculture (culture et élevage) : Les entreprises et exploitations agricoles uniquement concernées par des activités à caractère vital de première nécessité dans les secteurs suivants :

011 IZ/0150Z (uniquement semis)

0113Z (maraichage de saison)

0124Z (fruits de saison)

0128Z (uniquement plantes médicinales et pharmaceutiques)

0141 Z (vaches laitières), 0142Z (bovins), 0145Z (ovins et caprins), 0146Z (porcins), 0147Z (volailles), 0149Z (uniquement lapins de chair).

Pas de déconfinement généralisé sans un avis favorable du corps médical.

Dans chacun des sites où l’activité doit se poursuivre, des négociations doivent s’ouvrir sur :

  • L’organisation du travail à mettre en place et tenant compte de la baisse des effectifs liée aux absences pour maladie, garde d’enfants… et améliorant des conditions de travail souvent difficiles.
  • Les procédures de protection des salariés à mettre en place car ce ne sont pas les « guides de bonnes pratiques » concoctés par le MEDEF et le gouvernement qui régleront les problèmes. Ces guides ont pour objectif de servir de faire valoir pour dédouaner les patrons de toute responsabilité vis-à-vis de la préservation de la santé et la sécurité des salariés. Ils se bornent à répéter les recommandations du gouvernement : mettre en place les gestes barrières, et vérifier que les salariés les respectent, sans questionner ni les moyens, ni les organisations de travail, ni le caractère essentiel de la production.

Nous revendiquons :

  • La remise en place des Chsct.
  • Le renforcement de la négociation collective et un droit de véto syndical sur tous les sujets.
  • Des contrôles réguliers de l’Inspection du Travail qui verra ses moyens renforcés et non proscrits par le ministère du travail.
  • L’abrogation des ordonnances dérogeant au code du travail.
  • Le chômage partiel indemnisé à 100 % de la rémunération.

Les travailleurs ne vivent pas d’eau fraîche. Les primes Macron et leur versement au compte-goutte, au bon vouloir des patrons via des sélections conduisent à la division des salariés. Bien évidemment c’est toujours bon à prendre, mais ce n’est qu’un cautère sur une jambe de bois qui de surcroît va encore plomber les comptes de la protection sociale. Fondamentalement, ce dont ont besoin les salariés dans les IAA où les salaires sont inférieurs de 20% à ceux du reste de l’industrie, c’est 30% de moins dans les secteurs de l’agriculture, ce sont de réelles augmentation de salaire.

Les « jours heureux » passent par la satisfaction immédiate des revendications sociales et notamment : l’augmentation des salaires, la réduction du temps de travail à 32 heures sans perte de salaire, la création d’emplois en Cdi, une protection sociale de haut niveau, le renforcement du Code du Travail, des conventions collectives et des droits syndicaux.

Les moyens existent. Les exonérations fiscales ou de cotisations sociales aux entreprises représentent au bas mot autour de 200 milliards d’euros par an… Ces ressources doivent revenir à la protection sociale et à la création d’emplois en Cdi. De plus, il faut :

  • Socialiser les dividendes
  • Combattre l’évasion fiscale
  • Rétablir l’ISF

Les salariés ne paieront pas la crise générée par des choix politiques d’un système capitaliste mortifère.

 

 

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