Débrayage chez Verescence Abbeville : la prime de fin d’année au cœur d’un désaccord entre direction et salariés.

Depuis début juillet les salariés fortement mobilisés (80% de grévistes) suite à l’annonce de la baisse de la prime de fin d’année lors des Négociations Annuelles Obligatoires) NAO.*

*Interview de Mathieu Dumini, délégué du personnel CGT au CSE de l ‘entreprise, réalisée par Céline Bridoux par téléphone.

 

À l’origine un « ras-le-bol » des salariés suite aux deux réunions sur les NAO, annonçant non seulement aucune augmentation ou revalorisation des salaires, mais en plus la prime de fin d’année sera impactée à la baisse en fonction des absences constatées lors de la crise sanitaire.

Pour la CGT Verescence, Les NAO n’ont pas à revenir sur les acquis obtenus de longue date, en effet, cette prime remonte aux années 1990 « les anciens se sont battus pour son obtention » nous confie Mathieu, délégué du personnel CGT au CSE.

Les salariés sont d’autant plus mécontents, qu’en avril la direction avait affirmé ne pas toucher à cette prime, mais depuis le contexte de crise sanitaire est passé par là, pour Mathieu « la crise à bon dos », il n’y a pas eu de perte d’activité dramatique, les intérimaires sont revenus, «l’activité est repartie plus vite que prévu » les ouvriers travaillent au-delà de leur charge de travail. Mais la crise est un prétexte pour faire des économies et réduire les charges, d’après Mathieu « l’entreprise n’est pas en difficulté, elle s’en sort mieux que d’autres sous-traitants. »

La direction a tenté de faire passer la pilule en organisant des réunions d’information pour préparer les esprits, des annonces de chiffres catastrophiques sur la situation etc.…Mais pour Mathieu « on fait dire ce qu’on veut aux chiffres» La riposte des salariés aidés par la CGT ne s’est pas fait attendre. Aujourd’hui, les salariés débrayent quelques heures par jour, pour Mathieu « Les salariés grèvent pour garder leur prime » malgré les tentatives d’intimidation de la part de la direction.

Grâce à cette mobilisation, les salariés ont obtenu la tenue d’une troisième réunion NAO qui a eu lieu le jeudi 16 juillet. Cette réunion de la dernière chance n’a pas permis de faire évoluer les choses, « la direction campe sur ses positions ».

Pour Mathieu la suite se passera au tribunal, une procédure va se mettre en place, reste à savoir sous quel angle juridique se passera ce bras de fer entre la direction et les syndicats du site. En attendant une décision de justice, les camarades CGT de Verescence feront tout leur possible pour défendre les revendications des salariés, dans les semaines à venir un avocat va épauler le syndicat.

 

Pour aller plus loin

 

La CGT propose un plan d’avenir pour l’industrie « verre et céramique »

La fédération CGT Verre-Céramique a élaboré ce plan d’avenir pour mettre en débat une série de propositions sociales, économiques et écologiques afin de pérenniser les industries du secteur verre-céramique, développer l’emploi et les sites de productions ancrés dans les territoires.

Les entreprises qui composent ce secteur sont l’une des composantes les plus ancienne du patrimoine industriel national. Leur noms résonnent aux oreilles de générations entières comme autant de produits d’excellences : Saint-Gobain, BSN, Baccarat, Desvres, Lalique, Saint-Louis, Cristalleries d’Arques, Porcelaine de Limoges, Duralex et tant d’autres.

Les luttes pour les conquêtes sociales, les conditions de travail et l’emploi qui s’y sont menées tout au long de leur histoire ont marqué de leurs empruntes le mouvement social.

Aujourd’hui ce secteur industriel se veut résolument tourné vers l’avenir, mais son développement n’est pas assuré. Ces entreprises – et avec elles des milliers d’emplois – sont menacées par la logique de rentabilité financière à court terme au service des seuls actionnaires qui leurs est imposée… Cette même logique qui a détruit tant de fleurons et de filières industrielles en France, en Europe et dans le monde.

À chacune de ses interventions depuis le début de la crise sanitaire, Le président de la République affirme vouloir une industrie nationale souveraine, forte et écologique, complémentaire et coopérative au niveau européen.

La fédération CGT Verre-Céramique relève le gant en mettant en débat des propositions qui s’appuient d’abord sur le savoir-faire extraordinaire des 60 000 salariés qui, chaque jour, œuvrent pour imaginer et produire les articles verriers et céramistes, souvent dans des conditions de travail pénibles, en postés, exposés à la chaleur, au bruit, aux produits toxiques…

Des solutions de moyen et long terme qui tiennent compte de la nécessité de sauvegarder les atouts industriels, tout en luttant pour améliorer la situation sociale des salariés et préserver la planète, éviter le réchauffement climatique, contribuer à la transition énergétique et écologique.

 

Le plan à télécharger

 

PLAN D’AVENIR

 

 

Interview

Mohammed Oussedik secrétaire général de la fédération verre et céramique CGT

 

 

 

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