Alors que le nombre d’élèves va encore augmenter – 28 000 élèves en plus l’an prochain – et que la crise du coronavirus a creusé un peu plus les inégalités scolaires, le Parlement a adopté un budget peu ambitieux pour l’Éducation nationale.
Le second degré perdra 1 800 postes que le gouvernement espère compenser par l’augmentation des heures supplémentaires
Mais les professeurs font déjà des heures supplémentaires et peuvent difficilement en faire plus : en 2019, le ministère avait déjà augmenté le nombre d’heures supplémentaires, un tiers seulement avait pu être assurées.
Concernant les salaires, la nécessaire revalorisation des personnels ne trouve qu’une traduction minimale avec 400 millions d’euros prévus. C’est très peu pour les personnels, et de fait l’essentiel des mesures proposées pour 2021 ne concerne qu’une minorité de personnels.
Les AED (assistant d’éducation) et les AESH (Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap) en particulier ne se voient rien proposer.
Seule réponse du gouvernement à la situation actuelle de l’éducation nationale : un énième “grenelle”
Fin octobre, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a en effet lancé le “Grenelle de l’éducation” à Paris qui, durant trois mois, doit « réfléchir aux modernisations de l’Education nationale », à travers divers ateliers. Après avoir participé aux premiers ateliers, notre organisation a claqué la porte.
Ce « Grenelle », dirigé par des personnalités de la société civile non spécialistes des questions abordées et par des hauts fonctionnaires de l’administration, vise à modifier en profondeur le métier des enseignant·es en contrepartie d’une hypothétique revalorisation pluriannuelle.
Au sujet de la revalorisation promise par le ministre, les pistes travaillées dans l’atelier dédié du « Grenelle » sont particulièrement inquiétantes tant elles tendent à hiérarchiser les priorités entre les catégories de personnels et à induire une individualisation des rémunérations.
Notre organisation lutte depuis toujours pour des moyens à la hauteur des besoins, pour une embauche massive du personnel enseignant et non-enseignant dans les écoles, collèges et lycées afin de garantir des conditions d’études correctes pour les élèves et des conditions de travail décentes pour tou.t.es les salarié.es.
Les organisations syndicales exigent un budget qui renonce aux suppressions d’emplois et engage un rattrapage des pertes salariales subies, grâce à un plan pluriannuel de revalorisation et de création de postes pour répondre à tous les besoins, en commençant par les plus urgents.
Précisions pour la Picardie à suivre prochainement