Chez les jeunes, toutes les catégories socio-professionnelles ont vu le montant de leur APL baisser
Mais les jeunes actifs sont les plus touchés. C’est le constat que fait une étude réalisée par l’Unhaj (Union Nationale pour l’Habitat des Jeunes) auprès de 4000 de ses locataires, logés en résidences jeunes.
Les jeunes résidents ont perdu en moyenne 38,5 euros d’APL mensuelle entre décembre 2020 et mars 2021, contre 17 euros sur la même période un an plus tôt.
Les jeunes actifs sont les plus touchés : les salariés précaires ont perdu 93,20 euros par mois (contre 33,50 euros sur la même période un an plus tôt), ceux en CDI à temps plein 106,70 euros (contre 35,10 euros sur la même période un an plus tôt).
Les aides au logement sont désormais calculées sur la base des revenus des douze derniers mois, et non plus, comme c’était le cas auparavant, sur la base des revenus gagnés deux ans auparavant.
Les bénéficiaires doivent dorénavant s’actualiser tous les trois mois
« Dans les faits, les APL précédemment « bonifiées » des jeunes, qui prenaient en compte des revenus N-2 souvent nuls, venaient pallier l’absence de minima sociaux pour les moins de 25 ans, et assurer une aide stable dans une période de la vie faite de nombreuses fluctuations » commentent les auteurs de l’étude de l’Unhaj.
Dans les CAF, des agents dénoncent le manque de moyens humains et la défaillance des outils informatiques dédiés, qui entraînent un surcroît de travail et un délai de traitement plus important.
« C’est une réforme très injuste, s’inquiète Véronique Martin, secrétaire confédérale. Ce qu’on disait avant la réforme malheureusement se confirme. Et malheureusement le gouvernement persiste. » Un bilan officiel de six mois de réforme sera publié en juillet.
En réformant le mode de calcul de l’APL, l’un des objectifs du gouvernement était de faire des économies qui avaient été chiffrées à 750 millions. Selon une estimation récente de la CNAF, l’économie sera plus importante encore : 900 millions d’euros pour 2021.
« Beaucoup de gens vont se retrouver dans des situations catastrophiques, pointe Véronique Martin. On est en pleine crise, les PSE se multiplient, les loyers ne baissent pas et le gouvernement refuse de faire un moratoire sur les expulsions locatives. ».