Une rentrée universitaire inégalitaire

1,7 millions d’étudiants ont retrouvé le chemin de l’université après un an et demi de cours à distance. Tous n’ont pas pu intégrer la formation de leur choix. Et la rentrée s’effectue dans des conditions difficiles.

Des centaines d’étudiants renoncent chaque année à commencer des études faute d’affectation.

L’opacité de la plateforme nationale Parcoursup de préinscription en première année de l’enseignement supérieur a été dénoncée par le défenseur des droits, la cour des comptes et le conseil constitutionnel.

Cette année, les bacheliers semblent être un peu moins nombreux que les années précédentes à n’avoir reçu aucune affectation. Par contre, certains se retrouvent dans des formations qu’ils n’ont pas choisi, simplement parce qu’il y reste de la place.
Comme ils avaient reçu des réponses négatives à tous leurs vœux, ils ont pu s’inscrire dans des formations peu demandées où il restait de la place mais qui n’ont souvent rien à voir avec leurs envies et leurs besoins.

Le journal Le Monde donnait hier l’exemple d’une filière de lettres classiques où le nombre d’inscrits dépasse rarement la dizaine et qui avait vu arriver en première année 70 étudiants titulaires d’un baccalauréat professionnel.

Et l’injustice se prolonge pour les étudiants qui souhaitent accéder à un master après leur licence.

« Le bac ne donne plus le droit d’entrer à l’université. Obtenir une licence ne donne plus le droit d’entrer dans le master de son choix. L’enseignement supérieur est en train de changer de nature. On est dans une logique d’offre et de demande, de traitement des flux. On remplit les places qu’on a. » explique Jean-Marc Nicolas, secrétaire de la CGT FERC Sup.

Alors que les recrutements d’enseignants chercheurs titulaires ont diminué de 50 % en dix ans, l’université a accueilli sur la même période 500 000 étudiants en plus.

Si tous les cours sont censés avoir lieu en présentiel, ce n’est pas possible partout, faute de locaux suffisamment grands et aérés pour accueillir tout le monde.

Pour la CGT, le système éducatif doit retrouver son sens de service public national.

Il doit être gratuit. L’enseignement supérieur doit être en mesure d’accueillir et de qualifier une majorité de chaque génération de jeunes.

 

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