Au 1er octobre, le prix du gaz a encore augmenté de 12,6 %.
Cette hausse s’inscrit dans une histoire longue. En 2004, l’État a décidé de l’ouverture du capital d’EDF-GDF, transformant les entreprises publiques en sociétés anonymes.
L’argument phare était le suivant : introduire la concurrence allait faire baisser les prix, les usagers seraient les grands gagnants. C’est l’inverse qui s’est produit : en vingt ans d’ouverture des marchés de l’énergie, les tarifs ont explosé. Le prix du gaz a doublé.
Si les deux énergies ne cessent d’augmenter, c’est précisément parce qu’elles sont soumises aux lois du marché.
Pour le gaz naturel, la France est tributaire de variations de prix décidés ailleurs car elle importe 99 % de sa consommation. Réfléchissant selon une logique de rentabilité et non de besoins des usagers, Engie n’a pas constitué les stocks nécessaires à l’approche de l’hiver, estimant que le gaz coûtait trop cher.
Le groupe industriel coté en bourse attend que les coûts baissent pour constituer des réserves au plus bas prix possible et gagner de l’argent en les revendant plus cher… Mais les prix ne baissent pas.
Les stocks sont loin d’être pleins et les prix continuent d’augmenter. L’hiver risque d’être compliqué en cas de pics de froid.
Le Premier ministre a annoncé un chèque énergie de 100 euros pour les plus précaires.
« Une mesurette » dénonce Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT. Ce montant correspond à peine à onze jours de consommation hivernale pour un foyer de 4 personnes chauffé à l’électricité.
Par ailleurs, beaucoup de foyers qui reçoivent ce chèque énergie ne peuvent pas s’en servir, parce que son utilisation est complexe ou qu’ils n’ont pas accès à internet.
« Il n’y a aucune normalité à ce qu’un bien de première nécessité soit soumis aux lois du marché. Pour la CGT, ces biens doivent être reconnus comme vitaux, commente Fabrice Coudour. Le seul moyen de stopper les augmentations de tarifs serait de sortir l’électricité et le gaz de la contrainte des marchés financiers et de les mettre entre les mains d’un état stratège qui prévoit et gère dans l’intérêt des usagers. »
La FNME-CGT propose un Programme progressiste de l’énergie (PPE) en France.
« Dans le cadre d’une mission de service public, l’État jouerait son rôle en revendant à un juste prix basé sur un ensemble de justes coûts. Seul un retour à des monopoles publics régulés, en bref, un réel service public de l’énergie, répondra à l’intérêt général. Nous comptons bien convaincre des candidats à la présidentielle car c’est le moment de faire de vrais choix. Tout est réuni pour aboutir ! » explique le secrétaire fédéral.
Des tarifs fixes et régulés permettraient l’accès de tous à l’énergie.
Organisé en fonction des besoins des usagers et non plus d’intérêts financiers, ce service public de l’énergie permettrait également de planifier les besoins de la transition énergétique.