Relocaliser pour lutter contre les pénuries

Des pénuries affectent tous les marchés, notamment celui des composants. S’appuyer sur les savoirs des différents maillons de la filière française permettrait de viser une certaine indépendance.

Les usines Renault ne travaillent plus qu’à 50 %, les salarié·es de Valéo chôment deux jours par semaine, des sociétés du groupe Thales ont arrêté certaines de leurs lignes de production.

Partout dans le monde des chaînes de montage sont à l’arrêt.

Après avoir enregistré une chute de ventes record liée à la crise sanitaire (-20 % en 2020), le secteur de l’automobile peine à répondre à la demande qui repart.
La raison ? Des composants manquent, comme ceux des essuies-glaces ou de la commande des rétroviseurs.

La situation actuelle ne fait que révéler la dépendance de la production française à l’égard d’entreprises situées à l’étranger.

Depuis des années, de nombreux·ses fabricant·es de puces ne s’occupent plus que de concevoir leurs produits et sous-traitent la fabrication de leurs composants à des fonderies.

Les fonderies taïwanaises produisent ainsi 50 % des composants mondiaux. Elles font aujourd’hui la pluie et le beau temps, choisissant les marchés les plus rémunérateurs comme les smartphones, au détriment de l’automobile.

ST Micro, dernière société en France qui produise encore des composants, a arrêté la recherche en 2017.
Alors qu’un enjeu important pour la filière est la réduction de leur taille, ST Micro produit aujourd’hui des composants de 28 nanomètres.

À titre de comparaison, des sociétés asiatiques et américaines commercialisent des composants de 5 nanomètres. « Pour retrouver une certaine indépendance, il faut tout d’abord réinvestir le champ de la recherche pour rattraper notre retard. On a encore les savoirs nécessaires. » explique Laurent Trombini, membre du bureau fédéral FTM-CGT,

Un champ très vaste reste aussi à explorer : celui de la réparation.

« Actuellement, dans de nombreux secteurs, quand une panne survient, on change un module entier plutôt qu’une seule pièce. Or il se pourrait que 90 % des composants jetés soient encore utilisables. » précise Laurent Trombini.

Les récupérer participerait aussi à la construction d’une certaine indépendance tout en créant des emplois.

Au sein de la CGT, le collectif « Composants » entend dresser un état des lieux précis des composants affectés par les pénuries, explorer la possibilité d’un développement de la réparation, interpeller le gouvernement et les sociétés concernées.

La CGT appelle plus que jamais à construire des projets de relocalisation.

 

 

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