85,9% des offres clôturées entre juin et septembre 2021 ont été pourvues, soit plus de 8 offres sur 10.
Ces chiffres sont issus d’une étude publiée par Pôle Emploi le 10 février.« Les offres d’emploi déposées conduisent presque toutes à des recrutements. C’est logique : il y a plus de trois millions de chômeurs. » commente Denis Gravouil, responsable confédéral.
Parmi les offres qui n’ont pas abouti à un recrutement, 3 % ont été annulées par l’employeur parce qu’il n’avait finalement plus besoin de recruter ou qu’il devait faire face à une restriction budgétaire.
Le recrutement était toujours en cours pour 5 % des offres.
Ce sont donc seulement 6 % des offres qui ont été abandonnées faute de trouver un candidat.
Le problème de ces offres non-pourvues n’est pas l’absence de candidats mais le choix final de l’employeur, qui a décidé de ne pas recruter les candidats qui se présentent.
« Dans la majorité des cas, les employeurs ayant renoncé à leurs recrutements faute de candidats ont bien reçu des candidatures » spécifie l’étude de Pôle Emploi.
Cette étude prouve que les 48 % des Français qui considèrent que la plupart des demandeurs d’emploi ne cherchent pas vraiment à trouver un emploi se trompent. « On alimente ce mythe des emplois non-pourvus pour forcer les travailleurs à accepter n’importe quelles conditions de travail. » dénonce Denis Gravouil.
Pour quelles raisons les employeurs n’ont-ils pas recruté les candidats qui se sont présentés ?
Ils évoquent en priorité le manque de motivation (67 %). Vient ensuite le manque d’expérience (60%), de compétences (57%), la formation ou le diplôme insuffisant (55 %).
« La plupart des abandons de recrutement ont pour motif le fait que le candidat n’est pas assez sérieux. Il n’a pas sept bras, il ne parle pas quatre langues… S’il y a des emplois non-pourvus, c’est parce que les patrons ne recrutent pas. » résume Pierre Garnodier, de la CGT Privés d’emploi.
Pour Pierre Garodier, le vrai problème est « le manque d’emplois massif en France. »
Pour mettre fin au chômage de masse, la CGT propose la mise en place de la semaine de 32 heures de travail, sans baisse de salaire. Les pays où le temps de travail est le moins élevé sont aussi ceux qui affichent le taux de chômage le plus faible.
Pour éviter que cette mesure ait un effet négatif sur les salaires et les conditions de travail, elle doit s’accompagner de contraintes fortes pour les employeurs.