Le livre « Les fossoyeurs » (éditions Fayard), est une enquête de trois ans menée par le journaliste Victor Castanet sur le fonctionnement des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) du groupe Orpea.
Il décrit notamment le quotidien de l’un des Ehpad les plus chers de France : Les Bords de Seine, à Neuilly (Hauts-de-Seine).
Familles et personnel dénoncent le manque de personnel chronique.
Dans cet établissement, les couches destinées aux résidents souffrant d’incontinence sont rationnées : « trois couches par jour maximum. Et pas une de plus. Peu importe que le résident soit malade. » explique une auxiliaire de vie qui se bat pour obtenir des protections supplémentaires.
Des familles ont à plusieurs reprises signalé les repas rationnés, le manque de changes, l’absence d’infirmière de nuit.
Le livre parle aussi de la discrimination syndicale en vigueur au sein du groupe.
Arc-en-ciel, un syndicat créé par la direction, détient une large majorité dans les instances représentatives. La CGT, CFDT et FO demandent une enquête sur Arc-en-ciel et sur des licenciements de salariés sur la seule base de leur proximité avec les syndicalistes.
Ce livre dresse le portrait d’un modèle économique construit sur le rationnement des résidents.
Le groupe Orpea gère 1114 établissements dans 23 pays, en Europe et en Amérique latine. Son chiffre d’affaires est en croissance constante, passant de 964 millions d’euros en 2010 à 3922 millions d’euros en 2020.
Chaque Ephad reçoit des financements publics de la part des agences régionales de santé (ARS) et des départements.
Si des contrôles réguliers sont censés avoir lieu, ils sont dans la pratique trop peu nombreux pour empêcher les graves problèmes dénoncés.
Pour la CGT, des unités de contrôle de l’utilisation des fonds publics par les Ehpad doivent être mises en place.
200 000 emplois doivent être créés dans les Ehpad et 100 000 dans le secteur de l’aide à l’autonomie. La CGT est opposée à l’existence de la 5ème branche de la sécurité sociale, dédiée à l’autonomie.
Pour la CGT, l’autonomie doit être prise en charge par la branche maladie de la Sécurité sociale, financée par les cotisations sociales et non par l’impôt. En effet, la prise en charge de la perte d’autonomie relève de la solidarité nationale