Après 5 mois d’occupation, les 333 salariés de la SAM obtiennent une première victoire

Ils occupaient les deux usines de la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) depuis le 22 novembre 2021. En jeu, éviter le démantèlement du site de production, la vente des machine à la découpe, le licenciement de 333 salariés et la disparition de la fonderie née en 1977.

Après 154 jours d’occupation des usines de Decazeville et de Viviez, les métallos de la fonderie SAM ont créé les conditions d’un projet de reprise.

Aujourd’hui, ils reprennent espoir.

« Le 25 avril, les liquidateurs (les mandataires, ndlr) ont consenti à ce que les usines, les machines et le bureau d’étude de la SAM ne soient pas vendues à la découpe, se félicite David Gistau, secrétaire départemental et membre du bureau confédéral CGT. « Ils ont signé un accord en ce sens avec l’État, la région Occitanie et les autres collectivités locales », ajoute le syndicaliste.

« Les conditions sont désormais réunies pour que les études relatives à la réimplantation sur le site d’un projet industriel soutenu conjointement par l’État et la Région se déroulent dans les meilleures conditions », indiquait la Préfecture de l’Aveyron dans un communiqué du 25 avril.

Jour et nuit depuis cinq mois, Noël et jour de l’An compris, les salariés de la SAM se sont relayés pour sécuriser les lieux, entretenir les centres d’usinage, les presses à injonction, les fours de fusion etc. Ils ont tenu bon.

Depuis une semaine, c’est une société de gardiennage qui a pris le relais, payée par la communauté de communes de Decazeville en lien avec les mandataires.

« Pendant ces longs mois de combat social, et les nombreux rassemblements auxquels ont participé plus de 37 000 personnes au total, nous avons toujours reçu le soutien des habitants, des élus locaux et de la CGT qui nous a aidé à tenir financièrement », relate David Gistau.

Un repreneur du Lot

Et maintenant ? Un équipementier du département du Lot, MH Industries, spécialisé dans la fonderie gravité, l’emboutissage et la chaudronnerie, s’est dit intéressé et doit entamer des négociations pour le rachat des machines.

Parallèlement, la Région cherche des repreneurs pour les 24 000m2 de bâtiments.

Les mandataires ont donné le 30 juin comme date butoir pour la présentation du projet de reprise par MH Industrie devant le Tribunal de commerce de Toulouse.

« On l’a rencontré, il est très attaché à notre métier, à notre outil de travail et a lancé une étude avec un responsable RH, un commercial et un directeur industriel pour bâtir un projet de reprise, relate David Gistau. S’il est retenu, on saura en septembre prochain combien de salariés de la SAM seront repris et pour quelle activité.

Fierté

« C’est une page de la vie de la SAM qui se tourne dans la dignité, notre fierté c’est d’avoir évité la vente à la découpe et que notre usine soit rasée », résume David Gistau. Une lutte aussi importante que celle menée par les mineurs dans les années 60, un combat qui va compter dans l’histoire ouvrière du bassin minier aveyronnais.

La CGT défend de nouveaux droits d’intervention pour les salariés en cas de suppression d’emploi (AGS, congé de reclassement, CSP) et des droits d’intervention sur les choix stratégiques de gestion des entreprises.

Cela passe par des négociations obligatoires dont celle sur la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), qu’elle soit dans l’entreprise ou territoriale, un outil de dialogue social permettant d’anticiper les stratégies de l’entreprise et ses effets prévisibles sur l’emploi et les territoires.

 

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