Une convention collective nationale pour tous les salariés de la branche.
La CGT porte depuis longtemps la revendication d’une convention collective nationale pour tous les salariés de la branche, qui harmoniserait par le haut les droits de tous les salariés, quel que soit leur lieu de travail, métier et secteur d’activité.
Une négociation a donc débuté il y a six ans pour aboutir à la signature le 7 février 2022 d’une convention collective nationale signé par la fédération patronale qui regroupe les principales entreprises du secteur, l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), et trois organisations syndicales représentatives de la branche : la CFDT, la CFE-CGC et FO.
La CGT n’est pas signataire
La CGT n’a pas signé ce nouveau dispositif conventionnel car « son contenu supprime un nombre conséquent de conquis sociaux et il diminue les garanties collectives au niveau national », explique Stéphane Flegeau, secrétaire général adjoint de la fédération de la Métallurgie.
« Le but de cette nouvelle convention est de donner aux entreprises des outils flexibles pour négocier comme elles l’entendent, dans la droite ligne des lois Macron. Plusieurs grandes entreprises du secteur ont déjà dénoncé des accords de groupes qui contenaient des garanties supérieures. »
Cette nouvelle convention collective s’imposera à toutes les entreprises du secteur, à partir du 1er janvier 2024.
Elle couvre différentes thématiques :
- classification,
- rémunération,
- contrat de travail,
- temps de travail,
- protection sociale.
Le changement fondamental concerne les classifications.
Alors que la classification était auparavant en lien avec les qualifications du salarié, elle sera désormais attachée à l’emploi tenu dans un poste de travail. En cas de risque économique, un salarié pourrait ainsi voir la classification qu’il avait précédemment diminuer suite à un changement d’emploi dans l’entreprise.
Dans cette situation, le salarié aurait donc le « choix » entre accepter l’emploi avec un salaire réduit et être licencié pour motif économique.
Avec cette nouvelle classification, les diplômes, les qualifications et l’expérience des salariés ne seront plus reconnus.
Le secteur de la métallurgie représente 1 400 000 salariés. L’UIMM est particulièrement influente au sein du MEDEF. Ce texte pourrait-il faire école ?
« On interpelle au maximum les camarades d’autres secteurs d’activités car le risque est grand de voir d’autres entreprises s’inspirer de cet accord. » prévient Stéphane Flegeau.