C’est une nouvelle version du mythe de Sisyphe, fils d’Éole condamné à pousser un rocher au sommet d’une montagne sans jamais y parvenir.
Alors que les Caisses primaires d’assurances maladie (CPAM) disaient pouvoir résorber leur retard dans le traitement des dossiers, la septième vague de Covid 19 survenue au début de l’été a, une fois encore, repoussé les échéances.
Des dizaines de milliers de dossiers d’arrêt maladie en instance d’indemnisation qui s’accumulent dans les CPAM.
Les personnels, eux aussi touchés par le Covid, ne sont plus assez nombreux pour les traiter en temps et en heure. La situation serait même particulièrement critique en Ile-de-France où des milliers de personnes n’ont toujours pas reçu le versement de leurs indemnités journalières. Quatre mois de retard en moyenne !
Outre la région parisienne, la province n’est pas épargnée. Loin de là.
Contact tracing, arrêts maladie et démissions
La CPAM du Loiret, déjà submergée par le nombre de dossiers en retard au printemps 2022 et les sous-effectifs, au point que les salariés s’étaient mis en grève en mars, est de nouveau débordée. D’autant que depuis deux ans, ils ont dû s’occuper du contact tracing, en plus des indemnités d’arrêts maladie. Des CDD ont été recrutés mais ce n’est pas suffisant pour combler les départs et les démissions.
« A la Caisse d’assurance maladie de Bordeaux où je travaille, nous en sommes à trois démissions sur 12 salariés », témoigne Cécile Velasquez, secrétaire générale adjointe de la fédération des organismes sociaux à la CGT. Et lorsqu’un salarié part à la retraite, il est remplacé une fois sur deux.
Les caisses de retraite aussi
Le traitement des arrêts maladie n’est pas le seul à être affecté par la pandémie de Covid et le manque de personnel. Nombre de caisses de retraite sont elles aussi au bord de la thrombose. Certaines pensions sont versées avec plusieurs mois de retard.
En cause ici aussi, les sous-effectifs qui allongent les délais de traitement qui peuvent aller jusqu’à six mois, avec un taux d’erreur est de 1 sur 7, à cause du stress lié au sous-effectif, calcule Cécile Velasquez.
Dans les CAF, l’État a prévu de supprimer 1800 postes ! Pour les aides au logement, le délai de traitement est de 3 mois. Avec des conséquences financières très graves pour certaines personnes.