La majorité populaire vote contre la réforme des retraites, la lutte continue !

Contre l’opinion, contre les syndicats, et sans vote. Adoptée au forceps, la réforme des retraites est rejetée par 95% des travailleurs.euses. Au lendemain du 49.3, 65% des citoyens veulent la poursuite du mouvement. La pétition intersyndicale recueille plus d’un million de signatures avec le soutien populaire et celui du monde du travail qui ne se désarme pas. La lutte continue, il faut une consultation citoyenne.

Réforme des retraites 49 3 ©Divergences

 

L’impulsion de la rue et de l’unité syndicale est telle qu’Emmanuel Macron n’aurait pas eu la majorité pour voter sa réforme des retraites. Le recours au 49.3 révèle un énième désaveu et le succès de la mobilisation populaire.

« La France traverse une crise parlementaire et politique majeure, et évidemment que la puissante mobilisation sociale depuis deux mois a énormément pesé sur les positions des députés. Ils ont bien compris combien le monde du travail et la majorité populaire rejettent cette réforme des retraites brutale et injuste », résume Nathalie Verdeil, secrétaire confédérale de la CGT.

Depuis les premières manifestations du 19 janvier, des millions de personnes ont défilé sans relâche et dans le calme, semaines après semaines, un peu partout en France.
Démontrant leur farouche opposition au projet de réforme qui décale l’âge de départ à la retraite à 64 ans, fait fi des carrières longues, de la pénibilité au travail, de la précarité des seniors, de l’inégalité hommes-femmes…

Et si tous les salarié.es ne sont pas inscrits dans la grève reconductible, essentiellement pour des raisons financières, le soutien du monde du travail et de la population est là. Ce week-end encore, et avant la nouvelle journée de mobilisation du 23 mars, des rassemblements citoyens se sont formés à Paris et en régions. 

Devant la lutte déterminée du monde du travail, de la jeunesse, des retraités, des familles entières, dans le cadre d’une intersyndicale solide, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne n’ont pas pu obtenir une majorité à l’Assemblée nationale pour une réforme si contestée et contestable.

Pourtant, il suffisait d’ouvrir les yeux, de regarder défiler la rue dans de si nombreuses villes, d’analyser les sondages, de compter le nombre de signataires de la pétition intersyndicale en ligne (près d’1,2 million à ce jour), de ne pas rester sourd à la contestation et de ne pas refuser le dialogue avec les organisations syndicales. Bref, d’écouter les citoyens.

95% des travailleurs.euses sont hostiles à la réforme.

Et au lendemain du refus du gouvernement de soumettre le texte au vote en recourant à l’article 49.3 de la Constitution, la majorité de la population, elle, vote contre : 65% des citoyens est favorable à la poursuite du mouvement (sondage Harris Interactive pour RTL du 17 mars). Le rejet de la réforme reste majoritaire.

« Quand on ne veut pas aller au vote, il y a des risques démocratiques et aujourd’hui, le couple exécutif se retrouve pris au piège », constate Nathalie Verdeil.

Consultation, RIP

La CGT s’est toujours dit favorable à une consultation citoyenne sur la réforme des retraites.
Si c’est un référendum d’initiative partagée (RIP) proposant l’abandon du texte, il faut que 185 parlementaires le demandent, puis le processus dure neuf mois et il faut au minimum 4,8 millions de signatures (10% du corps électoral). Mais c’est jouable.

En attendant, le combat commun continue, la majorité de la population nous soutient.

Rendez-vous jeudi 23 mars pour montrer notre détermination.

La forte mobilisation doit contraindre l’exécutif à ne pas appliquer sa réforme adoptée au mépris des principes démocratiques, et massivement rejetée.

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