La suppression des CHSCT ont eu pour effet d’augmenter le nombre de morts au travail.
Samedi 4 mars 2023 un rassemblement en mémoire des victimes d’accidents du travail a mis en lumière ce fait de société, trop souvent relégué au rang de fait divers. L’occasion de lever l’omerta qui drape les accidents du travail.
Le gouvernement ne s’engage pas dans la lutte contre les accidents du travail. Son plan de prévention des accidents du travail graves et mortels n’est qu’un plan de communication sans véritable ambition.
Deux morts chaque jour
La hausse du nombre de morts au travail en France est continue entre 2010 et 2019, passant de 537 à 790, soit deux morts au travail chaque jour.
Ce triste record représente presque le double de la moyenne des 27 pays de l’Union Européenne et place la France, avec 3,53 morts au travail par 100 000 travailleurs loin devant les meilleurs élèves que sont les Pays-Bas (0,48) et la Suède (0,72).
Sans compter que les statistiques comptent uniquement les salariés du régime général sans les agriculteurs, les fonctionnaires, les travailleurs indépendants, sans-papiers…
Les dernières données statistiques de l’Union Européenne qui datent de 2020, placent la France comme le huitième pays de l’UE avec le plus d’accidents du travail mortels par rapport au nombre total de travailleurs malgré le confinement.
Remettre en place les CHSCT
« Deux phénomènes s’associent et empêchent la prévention » dénonce Jérôme Vivenza, représentant des salariés au sein du Comité national de prévention et de santé au travail.
« Il existe une sous-déclaration des petits accidents du travail, s’ajoute à celà le fait que la médecine du travail est en dehors de la sécurité sociale. »
Un meilleur contrôle des entreprises par les Carsat (caisses d’assurance retraite et de la santé au travail) permettrait de lutter contre la sous-déclaration et d’agir sur les situations dangereuses.
La petite sinistralité cachée par les employeurs aboutit à une sinistralité tragique et à des morts au travail. Il serait aussi nécessaire d’organiser une traçabilité des expositions professionnelles tout au long de la carrière.
La CGT demande la remise en place des Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et qu’ils concernent tous les salariés.
Enfin, la médecine du travail est un système à part, qui ne la protège pas assez des pressions du patronat. La formation des médecins en santé au travail n’est pas suffisante.
La sécurité sociale doit avoir les moyens, par sa branche ATMP (Accidents du Travail et Maladie Professionnelle) de mener une politique de prévention efficace. La médecine du travail doit y être intégrée pour obtenir un service public de santé au travail à la main des salariés.