La crise sanitaire a conduit à un recours massif et parfois contraint au télétravail
Le rapport du Haut-Conseil à l’égalité : télétravail et égalité femmes-hommes vient d’être publié. La pratique du télétravail s’est généralisée depuis la crise du Covid-19, avec quelques avantages :
- réduction des temps de transport,
- plus grande autonomie dans l’organisation des horaires de travail,
- meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
Elle présente également des risques, particulièrement pour les femmes, compte tenu des inégalités préexistantes dans la sphère domestique notamment. Le rapport constate en effet que les femmes sont moins bien installées en télétravail et sont plus souvent interrompues dans leur travail que les hommes. Le télétravail n’efface pas la répartition inégalitaire des tâches ménagères et comporte des risques d’accroissement des violences et des inégalités de carrière.
La mise en place de mesures favorisant l’égal accès au télétravail, des conditions de télétravail égalitaires, la prise en compte des risques sur la santé ainsi que sur les parcours professionnels, permettrait ainsi de créer les conditions pour que le télétravail ne soit non pas un frein mais un levier pour l’égalité professionnelle.
« L’impact à long terme du télétravail sur les enjeux d’égalité femmes/hommes doit constituer un véritable sujet de recherche et être investigué notamment par le biais d’une production de données statistiques genrées » remarque le rapport.
Il formule des recommandations afin de favoriser un télétravail émancipateur, vecteur de qualité de vie et des conditions de travail pour les femmes comme pour les hommes et soucieux des enjeux d’égalité professionnelle :
- croiser les négociations sur le télétravail et sur l’égalité professionnelle,
- maintenir un équilibre entre présentiel et distanciel,
- produire des statistiques genrées au niveau national,
- sensibiliser aux impacts genrés du télétravail
- établir des critères d’éligibilité au télétravail basés sur les activités
- promouvoir une meilleure mixité des métiers,
- fournir des outils et équipements adaptés
- assurer la prise en charge des frais,
- assurer l’effectivité du droit à la déconnexion,
- former les managers,
- garantir des espaces de travail sur site adaptés et développer les tiers-lieux,
- prévenir les violences sexistes et sexuelles,
- évaluer les risques et mettre en œuvre un plan d’actions,
- associer les services de prévention et de santé au travail,
- soutenir la parentalité et l’aidance,
- prévoir des dispositions spécifiques pour les salarié·es en situation de vulnérabilité,
- intégrer des indicateurs « télétravail » dans la BDESE
- mettre en place un suivi des carrières.
Ce rapport identifie les potentiels impacts genrés de ce mode d’organisation du travail en termes d’accès au télétravail, de conditions de travail, de risques professionnels et d’évolution professionnelle.