Dans le cadre de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, qui se tient du 20 au 25 novembre, le gouvernement met en avant les réformes en cours et notamment sa loi « pour le plein-emploi » qui modifie les missions du service public de l’emploi pour l’accompagnement des personnes en situation de handicap.
Avec France Travail, le gouvernement s’attaque aux travailleur·euses handicapé·es
Loin des intentions portées par le Ministre du Travail, Olivier Dussopt, le gouvernement s’attaque aux plus fragiles dont les travailleur·euses handicapé·es qui seront utilisé·es comme variable d’ajustement du marché du travail.
En effet, pour la CGT le diable se cache dans les détails. Dans un communiqué publié le 15 juin dernier, après la présentation du projet de loi, la CGT dénonçait :
Au lieu d’être accompagnée vers l’emploi dans un soucis d’adaptation nécessaire au handicap, toute une main d’œuvre va donc être repérée automatiquement par France Travail.
Effectivement, dans la loi, la reconnaissance du statut de travailleur∙euse handicapé∙e est élargie non plus aux seules personnes qui en font la demande, mais aussi attribuée automatiquement aux accidenté∙es du travail, victimes de maladies professionnelles, titulaires de l’Allocation Adulte Handicapé, titulaires d’une pension d’invalidité ou d’une carte « mobilité inclusion » avec mention « invalidité » et même aux mineurs ayant été accompagnés par une MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapés) pendant leur scolarité.
Cette extension large de la notion de travailleurs·euses handicapé.es, prévue par la proposition de loi, est une aubaine pour les employeurs du privé.
Toutes les entreprises de plus de 20 salariés ont l’obligation d’embaucher 6% de travailleurs handicapés dans leurs effectifs, sous peine de payer une contribution financière. L’arrivée massive de nouveaux travailleur∙ses reconnu∙es automatiquement comme handicapée·s, sans leur avis, permettra aux employeurs d’échapper aux sanctions financières.
Et l’accès à la formation des demandeurs d’emploi en situation de handicap ?
Pour faciliter l’accès à la formation, clé pour favoriser l’insertion professionnelle, les mesures permettant de concrétiser les priorités affichées ne sont pas à la hauteur. Si le thème de la transition numérique a été retenu cette année dans le cadre de la semaine européenne, ce n’est pas nécessairement un accélérateur pour l’emploi des personnes en situation de handicap.
« Il n’y a pas d’effet magique, comme s’il pouvait représenter un nouvel Eldorado pour les travailleurs en situation de handicap » pointe Nathalie Pinède, vice-présidente déléguée en charge du handicap et de l’inclusion à l’Université de Bordeaux-Montaigne, dans une interview au journal l’Humanité.
Le handicap est un combat syndical
C’est dans ce contexte, que Sophie Binet, Secrétaire générale de la CGT, se rendra au centre de formation professionnelle pour les personnes en situation de handicap Masson-Timbaud, jeudi 23 novembre 2023, l’occasion de rappeler le combat de la CGT pour le droit au travail pour les personnes en situation de handicap.
Ouvert en 1950, le Centre de Réadaptation Professionnelle et Sociale (CRPS) Suzanne Masson a été créé suite à une convention signée entre la sécurité sociale et les responsables syndicaux CGT de la métallurgie d’Île-de-France.
L’ESRP Masson-Timbaud propose des actions de formation dédiées aux personnes en situation de handicap, avec un accompagnement global et individualisé. Reconnu en Île-de-France comme l’un des principaux acteurs de la formation professionnelle des personnes handicapées, le centre Masson-Timbaud propose 19 formations qualifiantes dans les métiers de l’électronique et du numérique, de l’informatique, du tertiaire et de l’industrie. Tous les ans, il accompagne plus de 900 personnes.