Après la signature du Pacte sur les logements intermédiaires, le 20 mars, la CGT émet une certaine réserve. Si le nouveau ministre du logement claironne sa volonté d’obtenir un choc de l’offre, l’annonce de 75 000 logements « neufs et anciens » d’ici 3 ans est loin de répondre aux besoins.
Pour la CGT, le logement doit rester un droit fondamental. En réponse aux 2,6 millions de demandes HLM non pourvues, la CGT propose la construction de 518 000 logements par an, pendant 5 ans, dont la moitié en logements sociaux.
Si les opérateurs se sont engagés à « assurer l’accès aux logements intermédiaires des travailleurs, salariés ou agents publics de première ligne, et contribuer aux parcours résidentiels, en particulier des locataires du parc social », pour la CGT, il est impératif de veiller à ce que ces logements intermédiaires financés en partie avec de l’argent public, demeurent financièrement abordables. Sachant qu’aujourd’hui, seuls 3 % des résidents HLM sont éligibles aux logements locatifs intermédiaires, selon l’Union Sociale pour l’Habitat.
C’est pourquoi la CGT souhaite une régulation plus stricte des loyers pour tous les segments de la population, y compris les logements intermédiaires, afin que la quittance (loyer et charges) des locataires n’excède pas 20 % de leurs revenus.
La CGT attire également l’attention sur le risque de voir sacrifier le logement social au profit des logements intermédiaires, alors que 70 % des salariés répondent aux critères d’accès au logement social. Pour la CGT, cette préoccupation est d’autant plus importante après le discours de Gabriel Attal qui a exprimé sa volonté d’élargir, ou plutôt d’assouplir la loi SRU, « avant l’été ».