Défense des libertés, tous à Amiens le 19/10, soutien aux 8 de Goodyear

La CGT a décidé de faire de la journée du 19 octobre un nouveau temps fort de sa campagne pour les libertés syndicales.

Une fois de plus, avec les Goodyear, le gouvernement apparaît clairement comme étant à la manoeuvre d’une action de répression à l’encontre des libertés syndicales. La longue liste des militants de la CGT convoqués devant les tribunaux est dramatique !
C’est pourquoi, La direction confédérale appelle l’ensemble de ses organisations à prendre des initiatives dans les territoires et à un rassemblement le plus large possible le 19 octobre à Amiens dés 8h00 au parc Saint Pierre.

Extrait du lien Picard n ° 24: article de Ludovic Finez sur les Goodyear et l’ouverture du procés

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« Arracher la relaxe des huit Goodyear, pour le bien de tous les salariés

Les 19 et 20 octobre, se déroulera le procès en appel, à Amiens, des huit Goodyear, condamnés en janvier dernier à de la prison ferme. Retour sur un épisode qui ne grandit pas la justice française.

Le 12 janvier 2016, l’impensable se produit : des militants sont condamnés à de la prison ferme dans le cadre de leur action syndicale. Ils sont huit salariés, dont cinq délégués CGT, de l’usine Goodyear d’Amiens, fermée deux ans auparavant après sept années de lutte. Le tribunal d’Amiens, qui les accuse de séquestration du directeur du site et du responsable des ressources humaines en janvier 2014, leur inflige deux ans de prison, dont neuf mois ferme.

Les 19 et 20 octobre, toujours à Amiens, aura lieu le procès en appel. « Je sais que ça va aller très vite, car
je n’ai rien à leur dire », assure Jean- François Quandalle, délégué syndical CGT. Car les huit de Goodyear réfutent totalement l’accusation. L’épisode se déroule à la rentrée de janvier 2014, quand des centaines
de salariés apprennent, au cours d’une réunion avec la direction, que la fermeture de l’usine est actée et qu’il n’y a aucune amélioration à attendre du plan de licenciements. Sous la colère, ces derniers lancent aux deux cadres : « Vous ne sortirez pas tant que vous ne reviendrez pas aux réunions de négociation ! » Les militants de la CGT, eux, font en sorte d’empêcher tout acte de violence. « Jamais je n’ai signalé (aux deux cadres, NDLR) qu’ils étaient séquestrés et qu’ils avaient interdiction de vaquer à leurs occupations. A un moment, je suis allé fumer dehors avec un des deux. Trois gars l’ont chopé par le colbac, je leur ai dit :
«Non, laissez-le…» », insiste Jean-François Quandalle. « Certains salariés nous ont même dit : «Laissez-les nous, on va s’en occuper». Il y avait deux solutions : soit on les laissait se démerder avec eux, soit on prenait nos responsabilités », ajoute Christian Hareux, élu CGT au CE et au CHSCT, qui n’a pas été poursuivi. Mickaël Wamen, leader de la CGT Goodyear Amiens, un des huit condamnés, ne racontait pas
autre chose, le 24 février dernier à Rouvroy (Pas-de-Calais), à l’occasion du lancement du comité local de soutien : « Il y avait ce jour-là dans la salle 350 mecs remontés comme des pendules. Ça part dans tous les
sens, les chaises volent. Je me mets devant et je leur dis : «Arrêtez ! Non seulement vous allez perdre votre boulot mais vous allez vous retrouver en tôle…»

« Je suis innocent, je demande la relaxe ! »

Quant à Philippe Dufaux, membre CGT du CHSCT, il a été placé en garde à vue mais pas poursuivi. « C’est incompréhensible, estime-t-il. Nous étions trente élus, tous présents dans la salle à tour de rôle. Moi, j’ai fait les nuits, car je n’ai pas d’enfants en bas âge. J’ai fait de la surveillance pour qu’il ne leur arrive rien… » Ni plus ni moins que ses camarades. Alors, il ne comprend pas pourquoi ces derniers ont été poursuivis puis condamnés. Christophe Saguez, secrétaire général de l’Union départementale CGT de la Somme, a passé une après midi sur place. « Les deux cadres étaient derrière une table et tout le monde était autour, se souvient-il. Ils pouvaient téléphoner, car ils avaient leur portable, et avaient de quoi manger. Même les RG [Renseignements généraux] étaient sur place, la préfecture était donc au courant. Le fond du problème, c’est que des salariés, avec le syndicat CGT, ont osé affronter une multinationale. » Les huit Goodyear ne se présenteront pas le 19 octobre devant la cour d’appel pour quémander une quelconque clémence. « L’amnistie, je n’en veux pas. Je suis innocent, je demande la relaxe ! », martèle Jean-François Quandalle. « Il faut être nombreux devant le tribunal ; ça doit résonner dans la tête des juges », lance Dominique Leclercq, secrétaire général de l’Union locale CGT d’Amiens Zone industrielle. « Si on gagne la relaxe, c’est important pour les Goodyear, mais aussi pour le monde du travail en général », note Christophe Saguez. « Il faut montrer la détermination de tous les citoyens contre cette répression. Dans les boîtes, les salariés se sentiront plus forts », acquiesce Colette Seguin, secrétaire générale de l’Union locale CGT d’Amiens Ville.

Un procès politique

Les huit condamnés en sont persuadés : ils ont été victimes d’un procès politique, alors même que la direction de l’usine avait retiré sa plainte. Ils se souviennent ainsi de la visite, sur le parking de leur usine, de François Hollande, alors candidat à la Présidentielle de 2012. Il avait fait une promesse aux salariés en lutte : en cas de « licenciement dans un seul but boursier, il faut qu’il y ait saisine d’un tribunal qui puisse suspendre ce plan ». Il ne la tiendra jamais, multipliant au contraire les attaques contre le droit du travail, jusqu’à la sinistre loi El Khomri de fraîche date. Ce qui arrive aux huit Goodyear est évidemment à mettre en parallèle avec d’autres affaires, comme celle des militants CGT d’Air France, poursuivis pour l’affaire des « chemises arrachées » et contre lesquels des peines de prison avec sursis ont été requises. Mais également avec les nombreuses arrestations opérées lors des manifestations contre la loi Travail. Et enfin
avec les discriminations vécues dans les entreprises par des représentants syndicaux. « Au quotidien, ce sont des carrières bloquées car, quand des postes sont à pourvoir, ce n’est surtout pas pour les syndicalistes», détaille Claude Leclercq. »

Ludovic FINEZ

Appel et soutien pour les 8 de Goodyear

tract FNIC CGT: circulaire-generale-tous-en-greve-les-19-et-20-0ct0bre-2016-pour-la-defense-des-libertes-syndicales

Motion de soutien de l’Union Départementale Force Ouvrière
de la Somme, de l’Union Locale FO de la Zone Industrielle Nord d’Amiens
et de l’Union Locale FO d’Amiens : motion-de-soutien-aux-salaries-de-goodyear

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