« Sus au CDI. » Tel est le mot d’ordre du patronat, repris sans sourciller par le gouvernement et certains médias pour imposer l’idée que le contrat à durée indéterminée serait un obstacle à la bonne marche
de notre économie. Or, c’est de la pure propagande.
En effet, le CDI n’est pas synonyme de stabilité de la relation d’emploi. Ainsi, en 2012 en France, plus du tiers des CDI sont rompus moins d’un an après leur conclusion !
Et cette part est en hausse régulière depuis 2007. Ces CDI de courte durée de vie sont fréquents dans la construction (32,7%) et le tertiaire (38,4%). Le record est atteint par le secteur de l’hébergement restauration où 58,6% des CDI durent moins de 12 mois. Cette mesure touche surtout les jeunes (moins de 25 ans) avec 45,6% de CDI rompus dans l’année qui suit le contrat et les employés, qualifiés (42,1%) ou non (51,9%).
Le principal motif de rupture est la démission, représentant 16,1% des embauches effectuées depuis moins d’un an. C’est une raison qui se développe, y compris au-delà d’un an, notamment à travers l’augmentation des ruptures conventionnelles (6063 en Picardie en 2014, 319.550 en France) qui s’assimilent de plus en plus souvent à des démissions forcées. La seconde cause est la fin de la période
d’essai qui explique 12,7% des CDI terminés moins d’un an après leur signature.
Cette instabilité des CDI, ajoutée aux nombreux contrats précaires, est la preuve que la flexibilité de l’emploi est déjà une réalité en France, sans avoir besoin de rajouter de nouvelles mesures !
Extrait de : Lettre d’information économique et sociale de la CGT INSEE PICARDIE – Février 2016 – Rédac chef : P. Le Scouëzec