Le déficit public de la France aura donc été de 3,5 % du PIB en 2015, moins que prévu.
Avec beaucoup de joie, le ministre des Finances affirme : « Le résultat atteint en 2015 conforte la crédibilité des objectifs que nous nous sommes fixés. » Pour sa part, Pierre Moscovici, Commissaire européen, confirme : « Le déficit public français à 3,5 % du PIB est un signal positif. Engagement des 3 % atteignables si efforts
maintenus en 2016-2017. »
Efforts ? Parlons-en : renforcement des aides et exonérations accordées aux entreprises et, en contrepartie austérité pour les services publics. Preuve : les deux responsables mettent en sourdine le fait, annoncé le même jour, d’une nouvelle chute de l’investissement des collectivités. D’après l’Insee qui a annoncé la nouvelle, la réduction du déficit public est « essentiellement due aux administrations publiques locales ».
En effet, l’investissement des collectivités, qui représente trois quarts de l’investissement public, a reculé de 10 % en 2015 (une baisse de 4,6 milliards d’euros).
Pourtant, le ministre des Finances et le secrétaire d’État au budget continuent de persister que « les collectivités doivent participer aux efforts de la France pour maîtriser ses déficits ». L’Association des maires de France ne partage pas ce point de vue, ni d’ailleurs le ministre de l’Aménagement du territoire, pour qui : « Affirmer que les finances publiques des collectivités sont saines est un déni de réalité. »
Nasser Mansouri Guilani