la CGT considère que le travail n’est pas un coût mais un atout économique et social alors que le capital coûte de plus en plus cher pour l’ensemble de la société.
Il n’est donc pas inutile de rappeler que ce qui crée de la richesse et donc de la valeur ajoutée est bien le travail humain.
Le partage de la valeur ajoutée au détriment du travail donc des salariés
Dans l’ensemble de l’économie, la part des salaires dans la valeur ajoutée des sociétés non financières a augmenté de 8 points entre 1950 et 1982 (de 62% à 74%), a reculé de 10 points entre 1982 et 1989 (à 64%) et actuellement elle oscille autour de 65%.
Sachant que chaque point de valeur ajoutée des sociétés non financières représente 10 milliards d’euros par an, alors 10 points de baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée de ces entreprises représentent 100 milliards d’ euros par an.
En France, le salaire est composé de deux parties :
-Le salaire net : directement versé au salarié,
-Les cotisations sociales : c’est la partie du salaire mise dans un «pot commun ».
Les cotisations sociales forment une partie du salaire qui au lieu d’être directement versée au
salarié sert à financer la protection sociale.
Les cotisations sociales dites patronales font aussi partie intégrante du salaire.
Ce qui handicape la France, ce n’est donc pas le « coût » du travail mais bien le coût du capital, c’est-à-dire les prélèvements financiers.
En 1950, pour 100 € de masse salariale, les entreprises versaient 9,5€ de dividendes et 4,5€ de charges d’intérêts.
Aujourd’hui, pour 100 € de masse salariale, les propriétaires reçoivent 36€ et les créanciers 10€.
Aujourd’hui, les prélèvements financiers (dividendes et intérêts versés) équivalent à la moitiéde la masse salariale des sociétés non financières. Par conséquent, ce qui handicape la France, c’est bien le coût du capital……….
La courbe qui monte qui monte
Le graphique montre qu’entre 1980 et 2015, le dividende (bénéfices de l’entreprise) versé aux actionnaires, exprimé en pourcentage de la masse salariale, est passé de 4% à 13%. « C’est ce qu’on donne aux actionnaires depuis 1980. C’est la question-clé, le chiffre-clé du débat économique mais qui est complètement invisible. Comment ça se fait qu’on passe de 4% en 1980 à 13% aujourd’hui? Où sont passés les 9%? Ils sont partis chez les actionnaires », lance-t-il.
« Est-ce qu’aujourd’hui on doit faire une loi El Khomri sur le travail ou est-ce qu’il faut faire une loi qui limite les dividendes des actionnaires? C’est la question que j’ai envie de poser à Mme El Khomri, à M. Manuel Valls. Dans cette courbe, vous avez tout. Vous avez la stagnation des salaires, les emplois qui ne sont pas créés« , estime François Ruffin, réalisateur de « merci patron »