Vive agitation ministérielle suite à un dépôt de préavis de grève en période souhaitée d’union nationale… Monsieur DUSSOPT aurait-il peur de la colère des territoriaux ?
Depuis 3 semaines, dans toute la France, les syndicats CGT interpellent des employeurs locaux qui poussent leurs agents à se rendre sur le terrain, c’est-à-dire rompre le confinement, alors que leur activité n’est ni vitale pour la collectivité ni nécessaire à la lutte contre la propagation de la pandémie. Ces interpellations ont largement été relayées auprès des préfets, auprès du ministre lui-même.
En effet, si nombre d’élus respectent les règles, ce dont nous nous félicitons, travaillent avec les IRP et les élus syndicaux pour veiller à définir précisément les conditions optimums de sécurité pour les agents, dont les fonctions nécessitent d’intervenir directement sur le terrain, force est de constater que ces conditions ne sont pas de mise partout.
Aujourd’hui encore, par dizaines de milliers, dans toute la France, des agents de la fonction publique territoriale, personnels soignants, agents des EHPAD, ATSEM, assitant.es maternelles, asistant.es familiales, égoutiers, éboueurs, pompiers, gardiens, techniciens ou administratifs d’astreintes … subissent d’inadmissibles injonctions pour aller travailler sans disposer des équipements de sécurité nécessaires pour se protéger du coronavirus. Il faudrait ne rien dire ?
Les agents de fonction publique territoriale sont massivement aux premières loges pour garantir le maintien des services publics essentiels à la population. La conscience professionnelle des territoriaux n’est pas à démontrer, et nous n’avons rien à prouver à Monsieur DUSSOPT.
Depuis quand Monsieur DUSSOPT ne sait-il plus lire un préavis de grève ? Le préavis déposé par la Fédération expose précisément que : « dans la période actuelle, afin de permettre aux personnels du champ fédéral, le cas échéant après extinction de toutes les autres voies possibles, de se mettre en grève, pour défendre les intérêts des salariés et des agents, porter leurs revendications et de prendre des décisions d’action, la Fédération CGT des Services publics dépose des préavis de grève de 0 h à 24 h pour les journées suivantes (…) ». Il ne s’agit pas d’un appel à la grève dans toutes les collectivités. Il s’agit de permettre aux syndicats et aux agents confrontés à l’injonction inadmissible d’aller au travail, sur le terrain sans les équipements de sécurité nécessaires de dire non ! Il s’agit de permettre aux agents dont les fonctions ne sont pas vitales pour la collectivité de se rendre sur le terrain. Il s’agit de protéger les agents des abus du télétravail…
Que Monsieur DUSSOPT, au lieu de s’engager sur le sentier de la guerre contre la CGT, commence par consacrer son énergie à établir une circulaire en direction de tous les employeurs publics pour leur rappeler leur obligation de respecter l’article 23 de la loi du 13 juillet 1983 : qui établit que les « conditions d’hygiène et de sécurité de nature à préserver leur santé et leur intégrité physique sont assurées aux fonctionnaires durant leur travail »… et il n’y aura aucune raison pour les agents de faire grève !
Que Monsieur DUSSOPT et son gouvernement fournissent des masques FFP2, du gel, des blouses, des tests de dépistage et cela massivement pour tous les agents et salariés, dont les fonctions rendent la présence nécessaire sur le terrain, réquisitionnent des usines s’il le faut … et il n’y aura aucune raison de faire grève !
À la « surprise » de Monsieur DUSSOPT, habituellement moins prompt à répondre à nos courriers, nous opposons notre ferme volonté de défendre les vies des territoriaux, sans formules ni arrières pensées politiciennes.
Montreuil, le 26 mars, 18 h 30.
COVID 19 : Alsace, Ile-de-France… même politique, même résultat !
Communiqué de la Convergence nationale des services publics
On entend M. Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique / Hôpitaux de Paris (APHP) sonner l’alarme. L’Ile-de-France serait sans tarder dans la même situation sanitaire que l’Alsace. La faute à qui ?
M. Hirsch oublie de préciser qu’il maintient ses plans de retour à l’équilibre budgétaire. La réduction des moyens, de lits, la fermeture d’établissements sont toujours d’actualité. Pourtant, les syndicats, les médecins l’ont alerté depuis longtemps.
Ainsi pour l’hôpital Emile Roux dans le Val-de-Marne, IL MAINTIENT LA FERMETURE de 150 lits dans le cadre de son plan de fermeture de plus de 1000 lits de soins de longue durée. Et ce malgré les rapports parlementaires, les rapports officiels qui, depuis des années, tirent la sonnette d’alarme sur l’état de notre système de santé.
Après M. Hirsch, le gouvernement laisse entendre que c’est la fatalité si la France manque de tout. Or ce n’est que le résultat d’une politique délibérée. Mulhouse, Paris, Marseille sont dans la même situation ! La destruction de l’ensemble de nos services publics et de la sécurité sociale est planifiée méthodiquement sous l’égide de l’OMC, par nos gouvernements et la Commission européenne. Elle se poursuit et s’aggrave depuis des décennies.
Les politiques d’austérité ont conduit à ce que « la 5ème puissance du monde » serait impuissante face à cette pandémie contrairement à la Corée du Sud, Taïwan ou le Viet-Nam. Ces difficultés sont le résultat de choix politiques de destruction de nos outils collectifs et l’abandon des politiques d’aménagement du territoire. Il est temps d’arrêter cette politique criminelle pour bâtir, ensemble, une société solidaire avec au cœur les services publics, la justice sociale et la sécurité sociale.
Paris le 26/03/2020
Communiqué de l’UD CGT 80
Chez les territoriaux comme ailleurs, oui, faire grève pour défendre
la santé et la sécurité des travailleurs est légitime !
L’UD CGT 80 soutient pleinement la décision de la fédération des services publics de
déposer un préavis de grève, pour couvrir les actions des agents avec leurs syndicats.
Un acharnement gouvernemental, médiatique, a suivi cette décision pourtant logique de la
part d’une organisation syndicale qui entend simplement assurer la mission pour laquelle elle est
faite : combattre pour la défense des droits des salariés. Dans les collectivités comme ailleurs, les
salariés sont exposés, sans protection, en pleine crise sanitaire du coronavirus.
Et que fait le gouvernement Macron ? Prend-il les mesures nécessaires à la protection des
salariés ? Muriel Pénicaud muliplie les déclarations menaçantes pour que les salariés du bâtiment
aillent travailler sur des chantiers où ils sont en danger. Même son de cloche dans les usines. Le
gouvernement par ordonnances remet en cause le statut de la fonction publique le droit du travail,
pour ponctionner sur les congés payés des salariés, les faire travailler jusqu’à 60H ! Quel est le
rapport avec la bataille contre le virus, contre l’épidémie ? S’agit-il de cela ? On peut en douter
quand on voit le manque de masques, de tests de dépistages contre lequel rien n’est fait !
Nous n’acceptons pas et nous n’accepterons pas qu’on veuille nous faire rentrer dans le
rang, qu’on remette en cause le droit de grève et la légitimité de l’organisation syndicale à
revendiquer, à défendre les salariés au nom de l’union nationale. Aucune union nationale n’est
possible avec les pyromanes qui sont responsables de cette situation où par milliers, les salariés
sont exposés à un danger grave, sont envoyés au casse pipe. Des milliers de salariés sont inquiets,
à bon droit. Le risque représenté par cette pandémie est une réalité. Il est donc naturel et
nécessaire que nos organisations CGT défendent, par tous les moyens qui sont les leur, la santé et
la sécurité de tous les salariés.
Nous soutenons cet appel à la grève de la fédération des services publics, comme nous
soutiendrons l’ensemble des agents qui font usage de leur droit de retrait pour assurer leur
protection.
Amiens, le 28 mars 2020