Agir dans l’urgence et penser le jour d’après/ Crainte dans les EPHAD

Après les annonces, toujours autant d’ambiguïté

Presque 3 semaines de confinement et la maladie ne faiblit pas. Loin des éléments de langages distillés pour le gouvernement, le quotidien des salariés semble s’être figé. Toujours confrontés à des décisions contradictoires qui leur échappent, les obligeant à prendre le risque de la maladie ou à ne pas pouvoir payer leur loyer.
Pourtant encore pudiques, les regards semblent se tourner vers l’horizon.
Peut-être parce que le discours évasif du pouvoir ne laisse rien espérer de bon ?
Va-t-on pouvoir recommencer comme si cette crise n’avait pas pointé la responsabilité des choix économiques et politiques que nous subissons depuis tant d’années ?
La conscience s’aiguise sur la question de l’importance des services publics, sur leur moyens, leur développement, sur des relocalisations de production industrielle et de services…
La CGT est attendue, de suite, aux cotés des salariés pour répondre à l’urgence, mais aussi pour aider à penser le jour d’après.

En Ehpad, la crainte d’une hécatombe

Avec la crise sanitaire qui frappe la France, les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) se retrouvent dans une situation critique. Le personnel, confronté à la surmortalité des résidents, travaille dans la peur de contracter le virus et de le transmettre à leur famille et aux résidents.

Pénurie de masques et de matériels de protection, absence de dépistage, manque de gel hydroalcoolique… La crise sanitaire du Covid-19 a aggravé la situation dans les Ehpad, publics comme privés.

Certains ont déjà été durement touchés par le coronavirus, comme à Saint-Germain-en-Laye dans l’Ehpad du groupe Korian, où 16 personnes sont décédées sur un total de 84 résidents.

Le gouvernement redoute une hécatombe

Pourtant, cette crise était prévisible : depuis plus de deux ans, les travailleurs des Ehpad alertent sur les conséquences de l’austérité budgétaire mise en œuvre par les gouvernements successifs.

Dégradation de la prise en charge des résidents, souffrance des agents, multiplication des accidents du travail… Le constat a même été́ fait par le gouvernement, mais deux rapports et une mission flash sur l’état catastrophique des Ehpad et le manque de moyens alloués à la dépendance n’auront pas suffi. Il faut à̀ nouveau une situation de crise sanitaire pour se rendre compte du sort réservé́ aux personnes âgées dans notre pays.

Depuis plusieurs jours, les établissements ont fermé leurs portes aux visiteurs extérieurs, certains résidents sont mis à l’isolement sans visite familiale. Certains Ehpad ont même décidé de se couper du monde.

En Charente, les 18 salariés de l’Ehpad de Mansle ont choisi de se confiner à l’intérieur de l’établissement pour éviter tout contact avec l’extérieur et protéger les résidents.

En effet, les salariés médicaux et paramédicaux restent les seules personnes qui entrent en établissement et qui peuvent donc transmettre le virus. Nombre d’entre eux sont renvoyés en confinement, à domicile, car ils ressentent les symptômes du Covid-19. Ils ne sont ni testés, ni diagnostiqués.

Pour éviter cette catastrophe qui s’annonce, nous exigeons du gouvernement qu’il mette en place immédiatement des moyens de protection, des effectifs, des traitements adaptés pour les résidents et les professionnels du secteur.

Il se doit d’approvisionner les professionnels en masques, gel, surblouses et de réaliser des dépistages systématiques.

 

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