Mathieu Dumini,(de la fédé CGT verre et céramique) délégué du personnel CGT chez Verescence fait le point sur la situation dans son usine basée à Abbeville.

Comité régional: Est-ce que l’usine tourne ?

Mathieu: L’usine réalise des flacons de parfum, les machines tournent en 3×8, actuellement la ligne de silliconage est l’activité essentielle et même vitale pour fabriquer des flacons d’injection (flacon pharmaceutique) elle fonctionne également en 3×8 par équipe de 3. Sur un effectif de 350 CDI, il y a environ 75 personnes au travail.

Comité régional  Quelles mesures la direction a-t-elle prises?

Mathieu: Quelques machines tournent en décalée, des cloisons de protection ont été installées, la mise en place d’allées à sens unique sans croisement des personnes, le regroupement du personnel est interdit, le planning est fait au jour le jour. A partir de demain les masques seront obligatoires pour tous, alors qu’avant, ils étaient proposés aux volontaires.

Comité régional : Justement quelle est l’attitude de la direction face à cette crise sanitaire ?

Mathieu : La direction a minimisé le problème comme le gouvernement au début. Puis avant de passer en chômage partiel, la direction s’est adressée en premier aux salariés, au lieu de passer par les représentants du personnel, les élus CGT sont montés au créneau en menaçant de saisir l’inspection du travail afin que le CSSCT soit réuni en urgence.

Vendredi dernier, une réunion téléphonique CSE extraordinaire a eu lieu : Pour la direction il s’agissait de justifier le fait de faire travailler des personnes  au vue de la situation économique de l’entreprise : « limite, ils nous auraient fait pleurer… ».

Le dialogue social est présent avec la direction, mais nous devons rester aux aguets face aux arguments économiques de la direction contre la santé des salariés. Il faut toutefois noter que l’Enterprise a fait un geste, en faisant des dons à l’hôpital d’Abbeville et au CHU d’Amiens. « Pour ma part je trouve que c’est du gaspillage de garder nos masques au lieu de les donner aux personnes sur le front dans la lutte contre l’épidémie, c’est mon point de vu d’élu ».

Pour la médecine du travail, l’entreprise a pris ses responsabilités, syndicalement il est très dur derrière de faire bouger les salariés, d’autant qu’ils ont besoin d’argent et que la solution du chômage partiel ne couvre que 80% du salaire. A défaut de prime, les salariés reçoivent des croissants et du café, maigre consolation !

Interview réalisée par téléphone par Céline Bridoux, chargée de com

 

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