Les agents de contrôle étaient 1908 en 2020 contre 2249 en 2010, soit une baisse de 341 agents
Aujourd’hui, 16 % des sections sont vacantes et un usager sur six a difficilement accès au service public de l’inspection du travail. Alors que le service rendu se dégrade, la charge de travail augmente pour les agents de contrôle.
« On crée des zones de non-droit social où les entreprises ne sont pas contrôlées, on est obligés de se concentrer sur les urgences les plus urgentes. » déplore Julien Boeldieu, secrétaire général de la CGT TEFP (Travail Emploi Formation Professionnelle).
Par ailleurs, les emplois et missions de certains services sont passés sous la direction du Ministère de l’Intérieur, ce qui entraîne le transfert de plus de 500 emplois.
À ce titre, le Ministère du Travail voit chuter le nombre d’emplois qui lui reviennent et se considère aujourd’hui en sureffectif !
Cela signifie que les postes vacants et les départs en retraite ne seront pas remplacés
Localement, passer sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur et donc sous celle du préfet ne va pas sans heurts.
En effet, certains préfets voient d’un très mauvais œil l’indépendance de l’inspection du travail et se verraient bien indiquer aux contrôleurs quelles entreprises contrôler ou pas.
S’il avait un temps été envisagé que les contrôleurs du travail participent aux actions coordonnées des CLIR (Cellules de Lutte contre l’Islamisme et le Repli communautaire), le Ministère a fini par écouter les syndicats et refuser que les contrôleurs soient associés à des opérations sans lien avec leur mission d’ « application des dispositions légales relatives aux conditions de travail et à la protection des travailleurs dans l’exercice de leur profession » (article 3 de la Convention sur l’inspection du travail de 1947).
La CGT TEFP demande l’arrêt des suppressions de postes, le rattrapage immédiat des suppressions de postes dues aux restructurations successives et un plan de recrutement massif pour renforcer tous les services.