Au bout de deux jours d’un transport extrêmement éprouvant en wagons de marchandises, ce sont les matricules reçus à l’enregistrement qui feront d’eux les « 45000 ». Ils seront séparés en deux groupes quelques jours après leur arrivée, l’un à Auschwitz, l’autre à Birkenau. 1170 d’entre eux sont enregistrés au camp principal d’Auschwitz, entre les numéros 45157 et 46326. Pour les détenus du camp qui se désignent par la série de leurs matricules, ils sont des « 45000 » .
Après 7 mois, plus de 1 000 d’entre eux sont morts à Auschwitz. Les autres sont morts au cours des transferts entre 1944 et 1945, soit un taux de mortalité de 89 % des effectifs du convoi initial, ce qui représente le taux de mortalité probablement le plus élevé des convois de répression, dont la moyenne a été de l’ordre de 40 %. Leur taux de mortalité fût de 80 % à Auschwitz et de 96 % à Birkenau. Seuls 119 de ces « 45000 » reverront la France en 1945. A leur retour, ils ont continué de se nommer sous le nom de « 45000 ».
Le long séjour des « 45000 » à Auschwitz-Birkenau aura fait d’eux des témoins de l’enfer organisé par les SS : l’extermination de Tziganes, de milliers de prisonniers de guerre soviétiques, de patriotes polonais, de résistants de toute l’Europe et du génocide des juifs.
Le convoi des 45000 est parti le 6 juillet 1942 de Compiègne à destination du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, il est passé ce jour-là par Tergnier. Parmi les 1175 hommes déportés venant du camp de Royallieu, 14 étaient de l’Aisne.
Nous avons un devoir de mémoire de leur histoire, de notre histoire, pour ne pas oublier jusqu’où peuvent conduire les crises capitalistes et le fascisme qui en découle.