Apparemment, le nouveau gouvernement et la Première ministre en tête sont restés sourds aux résultats des urnes et à une abstention record, signe de l’éloignement de la population. C’est le signe que les Français veulent une politique différente de celle qui est appliquée depuis cinq ans.
Non content d’avoir détricotés notre modèle social, c’est la continuité qui se profile par les annonces faites ce jour. Dans un discours où Élisabeth Borne s’est évertuée à faire des appels du pied aux différents chefs de file de partis, elle a posé les fondements de sa politique libérale, fidèle au programme du candidat Macron. Deux exemples :
- sur le pouvoir d’achat d’abord – mais nous le savions –, la question des hausses de salaires n’a même pas été évoquée et la politique de chèques va de nouveau être la priorité et renvoie à la négociation d’entreprise les travailleurs et les travailleuses ;
- sur l’écologie, une loi orientation climat serait bientôt proposée mais, en aucun cas, suivant les propres mots de la Première ministre, elle ne s’opposera à la notion économique. La sortie des énergies fossiles a aussi été affirmée sans pour autant, même si le nucléaire a été évoqué, donner un programme et des échéances précises.
Les entreprises ont été, elles aussi, rassurées, la question des augmentations des salaires n’ayant pas été retenue dans le volet pouvoir d’achat ; c’est aussi des pistes de suppression de nouvelles taxes et cotisations comme la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) qui a remplacé la taxe professionnelle en 2010 ou l’annonce de la baisse des impôts de production.
Ce sont bien les travailleuses et les travailleurs qui vont, une nouvelle fois, payer la note notamment sur le projet de réforme des retraites : le message est clair et le projet reste le même car il faudra travailler progressivement plus longtemps.
La concertation reste le maître-mot pour ce gouvernement mais nous savons bien par la pratique que nous en avons eu lors du dernier quinquennat que ce n’est qu’un affichage pour faire passer leur programme rétrograde pour les travailleuses et les travailleurs et continuer de nourrir le capital.
Au contraire, la CGT, force de propositions, met en débat 10 mesures d’urgences pour répondre aux besoins.
D’ores et déjà, la CGT propose et prépare des actions, y compris la grève, en septembre pour faire appliquer avec les travailleurs ces mesures !