À partir de nombreuses données sur les entreprises antérieures à la crise du COVID 19, cette étude montre que les chefs d’entreprises « ayant des caractéristiques similaires ont des perceptions très différentes concernant les difficultés de recrutement qu’ils anticipent ou qu’ils ont rencontrées ».
13,9 % des difficultés exprimées dépendent en effet des caractéristiques de l’entreprise ou du type d’emploi à pourvoir.
Cela signifie que des facteurs comme le chiffre d’affaires de l’entreprise, sa taille ou son secteur d’activité influent très peu sur sa capacité à recruter, de même que les qualifications qu’elle recherche ou les rémunérations qu’elle propose.
Les difficultés de recrutement diminuent lorsque la taille de l’entreprise augmente, « suggérant qu’il existe un effet d’apprentissage à gérer les projets de recrutement ». Une densité de population importante et un taux de chômage élevé font aussi baisser les difficultés de recrutements, qui augmentent en revanche avec les salaires et le niveau de diplôme requis.
Cette étude, comme d’autres, atteste que ces « difficultés » sont avant tout le fait des entreprises, pas des travailleurs.
En juin, la Direction de l’animation de la recherche et des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail, publiait une étude intitulée « Quelles sont les conditions de travail qui contribuent le plus aux difficultés de recrutement dans le secteur privé ? ».
Ses conclusions étaient les suivantes : les salaires et les mauvaises conditions de travail sont les principaux problèmes.
Dès lors, des mesures comme la baisse des allocations chômage, présentée par le gouvernement comme devant pousser les chômeurs au travail, doivent pour la CGT être analysées comme visant avant tout à faire baisser les conditions d’emploi de l’ensemble des salariés, au premier rang desquels les salaires.