En juin, ont eu lieu plusieurs actions syndicales, suivies d’une grève majoritaire à l’initiative du syndicat national des travailleurs du rail, de la mer et des transports (RMT) qui a paralysé le système de transports du pays.
Les grévistes revendiquaient une hausse des salaires qui leur permette de faire face à l’augmentation du coût de la vie.
Dans un contexte où plus d’un travailleur sur huit déclare faire face à des difficultés pour payer les produits de première nécessité, le mouvement a fait boule de neige chez les postiers, chez les avocats, les dockers et les enseignants.
Début août, la plupart des fédérations syndicales de branches affiliées au Trades Union Congress (TUC), l’organisation fédératrice des syndicats britanniques ont lancé la campagne « Enough is enough » (« Assez c’est assez »).
Cette campagne porte cinq revendications :
- une véritable augmentation des salaires,
- la réduction des factures d’énergie,
- la fin de la pauvreté alimentaire,
- des logements décents pour tous
- la taxation des riches.
De nombreuses organisations de gauche, des députés de la gauche travailliste, des collectifs et associations ont rejoint cette campagne, qui a déjà rassemblé près d’un demi-million de signatures.
Au Royaume-Uni, l’inflation avait atteint 11,7 % sur un an en juillet et devrait dépasser 13 % en octobre, le niveau le plus élevé parmi les pays du G7.
Les factures d’énergie des ménages britanniques vont passer en moyenne annuelle de 1971 livres sterling (soit 2 279 euros) à 3 549 livres sterling en octobre.
Ce qui se passe au Royaume-Uni fait écho à ce qui se passe en France. « Depuis plusieurs mois, de nombreuses mobilisations sont organisées pour obtenir des augmentations de salaires en réponse à l’inflation et à l’injustice sociale de plus en plus criante. », commente Boris Plazzi, du collectif confédéral Salaire.
Actuellement la Confédération Européenne des Syndicats (CES), qui regroupe la plupart des organisations syndicales européennes, met en débat auprès de ses affiliés l’idée d’organiser rapidement une grève européenne.
Pour Boris Plazzi, une telle mobilisation « participerait à une élévation du rapport de force et permettrait aux travailleurs français de savoir qu’en Angleterre, en Italie ou en Espagne d’autres travailleurs subissent la même situation et agissent de la même façon ».