Victoire pour les salariées grévistes de Vertbaudet

Les 72 femmes grévistes de l’enseigne de puériculture ont signé un accord de fin de grève avec la direction, ce vendredi 2 juin. Elles ont obtenu une augmentation des salaires ainsi que l’intégration de 30 salariés intérimaires en CDI. Deux revendications que la direction n’avait cessé de rejeter. (Article de la NVO)

Mobilisation Verbaudet

 

 

« Il y a encore deux semaines on n’avait rien : aucune négociation d’annoncée et une répression toujours plus violente envers les grévistes. Mais nous avons mené le combat jusqu’au bout »,  rappelle Amar Lagha, secrétaire général de la fédération CGT commerce et services.

Engagée le 20 mars dernier, la lutte des salariées grévistes de Vertbaudet arrive à son épilogue et c’est une victoire.

Une mobilisation rudement menée qui a conduit la direction à ouvrir les négociations annuelles obligatoires (NAO) de manière anticipée le 26 mai.

Habituellement d’une durée minimum d’un mois, les NAO entre la direction et les salariées grévistes se sont réglées en une semaine. Le ton est donné et dans la soirée du vendredi 2 juin, les ouvrières de Vertbaudet décrochent une augmentation des salaires, l’embauche de 30 intérimaires en CDI et aucune sanction disciplinaire à leur encontre.

Une hausse des salaires en fonction de l’ancienneté

« Cette grève longue et difficile nous a permis d’arracher aux actionnaires une augmentation générale des salaires. Pour les ouvriers/employés du groupe c’est une augmentation allant de 90 à 140 euros net mensuels en fonction de l’ancienneté. Un ensemble de disposition allant de la reclassification aux primes et aux avantages, en passant par une clause de revoyure en cas d’inflation supérieure à 2 %», précise dans son communiqué de presse la CGT Vertbaudet.

Des augmentations non négligeables pour ces femmes qui ne percevaient que le SMIC dans un contexte d’inflation générale.

L’accord signé avec la direction prévoit une réorganisation de la grille salariale. Cela permettra une revalorisation à hauteur d’au moins 1.860 euros brut par mois sur 13 mois (soit +7%) pour tous les employés ayant 12 ans d’ancienneté et une revalorisation du salaire minimum à hauteur de 1.810 euros brut par mois sur 13 mois (soit +4%) pour tous les salariés dès le 1er juillet 2023.

Un retour à la normale

Personne ne s’attendait à une mobilisation aussi longue et à un tel mépris de la part de la direction et à une répression policière envers les grévistes.

Le parquet a notamment ouvert une enquête sur des violences à l’encontre d’un délégué CGT, qui avait été frappé, humilié et volé par des personnes se présentant comme des « policiers en civil ».

Aujourd’hui, c’est la voie de l’apaisement qui est à l’ordre du jour. Une journée de conciliation, en présence des 255 autres salariés non-grévistes du site de Marquez-les-Lille, était organisé lundi 3 juin, avant la reprise du travail le lendemain.

« C’est une belle victoire. Les deux points fondamentaux ont été validés : l’augmentation des salaires et l’embauche d’intérimaires. C’est un message envoyé à l’ensemble des travailleuses et travailleurs en France. Quand la CGT elle veut elle peut », se réjouit Amar Lagha.

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