Les salarié·es de la SNOP mènent une grève sans préavis et obtiennent des hausses de salaires de 5,1 % tout de suite !

Le Syndicat CGT SNOP a saisi l’opportunité des NAO au niveau du groupe pour arracher des augmentations de salaires à minima au niveau de l’inflation. Aux palabres avec la direction, la CGT a préféré l’action et la mobilisation des salarié·es. Stratégie gagnante ! La dernière réunion des NAO le 7 juin s’est transformée en journée de grève nationale sur 7 sites en France. Le soir même, à 21 heures, 5,1 % d’augmentation de salaire ont été gagnées !

L’inflation, moteur de la lutte

Les salarié·es de la SNOP (Société noiséenne d’outillage de presse, groupe FSD) implanté·es sur plusieurs sites en France ont décidé de manière spontanée d’engager la bataille pour arracher des hausses de salaires face à l’insoutenable flambée des prix désormais installée dans le paysage.

Pour les ouvrier·es des usines, dont les grilles salariales s’ouvraient à 1 750 euros mensuels, vivre au quotidien devenait impossible, face à la nécessité de sacrifier des besoins au profits d’autres plus vitaux.

Le groupe FSD, référence mondiale majeure dans la production de pièces pour l’industrie automobile, a pourtant bien les moyens de satisfaire aux revendications salariales de celles et ceux qui produisent la valeur ajoutée dans les usines françaises et au-delà.

Les travailleur·ses ont donc pris les choses à bras le corps. Ici comme ailleurs, on veut vivre de son travail et en être fière, c’est le leitmotiv et le sens du combat syndical qui a été engagé.

Profitant des NAO qui se tenaient au niveau du groupe, le syndicat CGT SNOP s’est organisé pour arracher des augmentations de salaires et combler à minima l’écart creusé par l’inflation.

Dès la première réunion, les salarié·es ont exprimés leurs justes revendications :

  • + 2,3 % sur le salaire de base (rattrapage inflation 2022) ;
  • + 8 % d’augmentation générale ;
  • revalorisation de 30 % de la prime de transport ;
  • indexation de la grille de minima proportionnellement à l’évolution du Smic ;
  • augmentation des budgets CSE (combler les baisses liées à l’activité partielle) ;
  • budget spécifique pour améliorer les conditions de travail.

Les salarié·es exigeaient depuis longtemps que la pénibilité engendrée par les mauvaises conditions de travail soient reconnue, améliorée et réparée. Nombre d’entre elles et eux effectuent les mêmes tâches de travail répétitives depuis plus de vingt ans et subissent le travail posté, le tout sous une cadence particulièrement intense. Les travailleur·ses revendiquaient donc également des conditions de départ anticipé compensées pour les salarié·es proches de la retraite – autant dire qu’ici la réforme Macron portant sur le rallongement de l’âge de départ passe très mal…

La grève, comme moyen d’action

L’ensemble des délégués syndicaux CGT implantés sur les sites de Gacé dans l’Orne, Douai-Saint-Lenoble dans le Nord, Fontaine dans le Territoire de Belfort, Étupes dans le Doubs, Brioude dans la Haute-Loire, Cousance dans le Jura et Orbec-La-Vespière dans le Calvados ont élaboré une stratégie commune et une action simultanée le jour de la troisième et dernière réunion des NAO, le 7 juin dernier.

Au petit matin dès 5 heures, les salarié·es de Gacé ont formé le premier piquet de grève de la journée, suivis à 9 heures par les salarié·es du site de Douai-Saint-Lenoble puis à 13 h 30 par celles et ceux du site de Brioude. Très vite, les arrêts de travail ont touché les sept sites de production avec des taux de participation à la grève allant de 50 % à 100 % selon les implantations. Toutes les catégories de salarié·es se sont mobilisées dans la lutte : le personnel de production bien-sûr, mais aussi le personnel administratif et technique.

Alors que l’entreprise compte trois autres organisations syndicales, seule la CGT est engagée dans ce combat et parvient à fédérer les salarié·es sur de nombreux sites en France, déjouant l’immobilisme et la division que tentent d’imposer les résigné·es.

Journée noire pour la direction

Cette journée d’action et de grève nationale chez SNOP s’est vite transformée en journée noire pour la direction du fait de l’arrêt de la production. Les négociations se sont tenues en direct par visioconférence. Les délégué·es syndicaux CGT était présents sur les sites en grève, accompagnés des salariés qui suivaient la discussion et interagissaient, chacun·e comptant pour un·e et agissant pleinement dans la lutte.

La Direction a fini par se rendre à l’évidence : la grève est trop forte ! Il était 21 heures quand la CGT a annoncé la victoire :

  • 5,1 % d’augmentation générale pour les non-cadres ;
  • 5,1 % en augmentations individuelles pour les cadres.

Ces augmentations représentent pour les non-cadres de 90 à 170 euros mensuels sur treize mois en fonction des salaires respectifs et 126 euros sur le salaire moyen SNOP.

Chaque salarié·e a été consulté·e par la CGT avant la signature de l’accord, et ces augmentations sont désormais applicables depuis le 1er juin.

Le syndicat CGT SNOP peut être fier du combat mené et de la confiance accordée par les travailleur·ses qui l’ont placé premier syndicat de l’entreprise avec 34 % des voix lors des élections professionnelles. Pour la prochaine échéance électorale en 2024, la CGT entend bien faire progresser son score pour peser davantage sur le rapport de force et conquérir de nouveaux droits pour tou·tes les salarié·es, quel que soit leur statut au sein de l’entreprise.

Les liens entre les salarié·es crées par cette journée de lutte ont donné l’envie à beaucoup de rejoindre la CGT pour être plus fort·es face à leur direction.

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