Pour les salariés, Amazon c’est pas un cadeau !!

Suite à un article élogieux au sujet d’Amazon «  Amazon continue à emballer » paru dans le Courrier Picard ce mercredi, le comité régional CGT Picardie a souhaité interroger la CGT Amazon de Boves en la personne de Jérémy Morand, représentant syndical CGT au CSE.

Extrait du Courrier Picard : « 7 amazoniens sur 10 recommanderaient à un membre de leur famille de venir travailler chez Amazon et 82% sont satisfaits de leurs conditions de travail, insiste Ronan Bolé, le président d’ Amazon France logistiques…ce sont des scores que j’aime bien rappeler. »

Comité : Que t’inspire cette citation, notamment au sujet du questionnaire?

Jéremy :« Les questions sont posées sur le scanner sous couvert d’anonymat d’après la direction, mais pour les salariés de gros doutes persistent sur cette question de l’anonymat, par peur de représailles les salariés se sentent obligés de répondre par l’affirmative. Mais la réalité est toute autre… »

Comité : A propos des créations d’emplois sur le site, quelle analyse fais-tu ?

Jérémy : « Au départ Amazon s’était engagé sur 500 emploi, ils sont à présent 626 CDI, mais depuis 3 ans moult intérimaires sont passés sur le site , pour moi l’entreprise peut se permettre d’embaucher ces intérimaires, mais Amazon préfère les garder pour la fluctuation d’activités, notamment à l’approche de la période des fêtes .Dans deux ans, on arrivera au 800 CDI programmés , mais d’ici là on aura usé un nombre inimaginable d’intérimaires en raison des conditions de travail difficiles. »

Concernant les qualifications, on constate que les salariés ne sont pas payés à leur juste valeur. Par exemple les employés polyvalents comme les appellent Amazon font en fait un travail de cariste. Pour un cariste c’est 2800 euros par mois, alors que l’employé polyvalent c’est 1800 euros par mois. Si un employé polyvalent renverse quelqu’un c’est de la responsabilité de l’employé et pas d’Amazon, c’est une aberration totale ! »

Comité : Quand est-il  des conditions de travail ?

Jérémy : « Beaucoup de choses sont à redire : lors de la crise sanitaire malgré l’avis négatif du CSE, Amazon a posé dans la cantine des vitres de 2.50 mètres de haut. Après nous avoir demandé notre avis qui était consultatif certes, la direction a balayé d’un revers de main l’opposition des ¾  des élus du CSE.

Autre exemple, les pauses : les salariés ont 20 mn de pause sur ce temps il faut décompter les 5mn de trajet pour sortir de la zone, au final le temps de pause est amputé de moitié, la direction n’a rien à redire !

Dans leur formation les managers ont un Item sur la formation antisyndicale, des documents prouvant ce fait ont circulé parmi les syndicalistes et l’écœurement est de mise.

Sur le site de Boves les départs de camions se font dans des conditions dangereuses pour les chauffeurs de camions et les salariés, l’unique route d’accès au site est toujours encombré de véhicules empêchant le croisement avec les voitures des salariés, un accident peut se produire à tout moment !

Depuis des mois les élus au CSE réclament un parking, celui –ci devrait voir le jour grâce à la Métropole. La collectivité va payer, un comble ! Alors que pendant la crise du COVID, Amazon a vu ses actions passer de 1800 à 3500 euros, la fortune du PDG a doublé en deux mois ! A Amiens Amazon est un Dieu pour les élus, Amazon a sauvé la région !  Mais la réalité des salariés est loin d’être idéale.

Les scanners qui équipent les salariés sont de véritables mouchards technologiques qui surveillent le salarié en permanence, tout est enregistré, un temps d’arrêt trop long et on doit se justifier auprès du chef d’équipe, c’est un management par la peur qui veut étouffer toute volonté de lutte des salariés. »

A Boves comme sur d’autres sites en France, l’emballement sur les conditions de travail des salariés est loin de faire les titres des journaux locaux.

Interview réalisée par C.Bridoux, chargée de comm CGT Picardie

 

Article du Courrier Picard

 

 

 

Article France 3 Hauts de France

 

 

Articles sur Amazon et infos sur le site  CGT commerce

 

Amazon épinglé par Bruxelles

 

 

 

 

 

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