Interview de Dimitri Doublet, secrétaire général du syndicat CGT Nouvelle forge (entretien téléphonique réalisé par Céline Bridoux)
Comité : Quelle est le but de l’association ?
Dimitri : L’association Nouvelle forge intervient dans le secteur médico social et sanitaire, elle accompagne des enfants ou adultes en situation de difficultés mentales, de handicap psychique dans le département de l’Oise essentiellement. L’association a une délégation de mission de service public pour la pédopsychiatrie avec le CHI de Clermont. En plus des 4 centres de consultations, d’un hôpital de jour, il y a depuis plus de 20 ans un hôpital de nuit à Senlis. La particularité de cet établissement est d’accueillir pour une à 3 nuits nuit des enfants, cela permet de donner un répit aux parents le temps d’une nuit, mais aussi ce temps permet aux équipes soignantes et éducatives de repérer les comportements, d’accompagner leurs enfants dans un autre cadre, et de proposer une prise en charge adaptée.
d’accompagner leurs enfants dans un autre cadre, et de proposer une prise en charge adaptée.
Comité : Quelle est l’origine du mouvement de contestation ?
Dimitri : Tous les 5 ans les projets de l’association sont réévalués et soumis à l’ARS. Des groupes de travail ont planché sur le sujet et ont proposé des évolutions. Lors d’une réunion en visioconférence le directeur du pôle sanitaire a décrété la fermeture de l’hôpital de nuit de Senlis au motif qu’il faut rénover, changer, pour eux l’hôpital de nuit c’est « has been ». La proposition est faite de créer une équipe mobile qui interviendrait à l’extérieur et des visites à domicile pour les parents serait également effectuées. LA CGT est d’accord avec l’idée de changement, mais les propositions doivent être en complément de l’hôpital de nuit et « pas à la place de » « quand les gamins ne vont pas bien, il faut bien un lieu d’accueil quelque part »…« le but de la manœuvre en supprimant l’hôpital est de faire des économies ».
Suite à ce projet, il y a eu la création d’un collectif hôpital de nuit regroupant des soignants pas forcément syndiqués. Le développement de la lutte pour le maintien de l’hôpital à permis de « lier » les professionnels et les parents. « Pour les professionnels il s’agit de sauver leur outil de travail et pour les parents ils veulent garder cet outil de soin ».
« le but de la manœuvre en supprimant l’hôpital est de faire des économies ».
Comité : Comment s’est traduite la mobilisation ?
Dimitri : Le 26 juin, un rassemblement s’est tenu devant l’hôpital de nuit de Senlis. L’UD CGT de l’Oise est venue prêter main forte pour la logistique et l’organisation. Eric Couq de l’USD Santé a pris la parole et a démontré les parallèles entre la casse de l’hôpital public et les procédés similaires dans le secteur médico-social notamment « un management assez dur basé sur la peur etc.… » Outre le rassemblement, une pétition est également en ligne pour le maintien de l’hôpital de nuit.
Pour Dimitri « cette mobilisation a permis l’articulation avec le collectif des 39 (mouvement pour la psychiatrie) et ainsi faire le lien avec les autres structures en luttes »… « Les collègues de l’hôpital qui regardait la CGT de loin, se sont rendus compte de l’utilité du syndicat, quelques adhésions ont été faîte pendant cette mobilisation ».
Suite à la manifestation, la direction générale est revenue sur le projet, il n’est plus question de suppression, mais de transformation de la structure, le projet est suspendu pour un an. Lors des prochains CSE les délégués CGT seront vigilants quant à la suite de l’affaire.
La lutte continue ! signez la pétition
La pétition contre la fermeture de l ‘hôpital de nuit de Senlis