Duralex a annoncé la fermeture de son usine du 1er novembre au 31 mars 2023. Arc a mis 1600 salariés au chômage partiel entre septembre et décembre et a instauré, en France, le travail la nuit, le week-end et les jours chômés pour diminuer la facture énergétique. Ce qui correspond, pour les salariés de cette dernière (l’une des entreprises qui rémunère déjà parmi les plus mal de la branche des industries du verre) à une perte de salaire de 16 % !
Deux annonces aux conséquences d’autant plus dramatiques pour les salariés que l’inflation est galopante : la diminution du pouvoir d’achat s’annonce encore plus forte que prévue. Les négociations pour le maintien du salaire devraient commencer avec ces deux entreprises.
Les conséquences des mauvais choix stratégiques
« Les salariés n’ont pas à assumer le coût de mauvais choix énergétiques et stratégiques » martèle Philippe Thibaudet, secrétaire de la Fédération Verre et Céramique.
En cause : le choix de la mono énergie et des tarifs non réglementés ;
- le refus d’investir dans des technologies de fusion qui couplent les énergies ;
- le non-investissement dans les énergies renouvelables et dans la récupération de chaleur pour les services généraux de ces entreprises…
- et pour Arc, le résultat d’une situation financière catastrophique depuis plus de 20 ans.
100 % du salaire maintenu en cas de chômage partiel
À défaut d’accord de branche, chaque direction doit négocier avec les représentants syndicaux concernés.
Chez Duralex, où la direction a tenté, sans succès, de contourner les organisations syndicales en négociant directement avec le CSE, le timing des rencontres vient d’être défini, avec une première réunion le 28 septembre ; chez Arc, le processus est lancé, mais aucune date n’est fixée pour l’instant.
« Nous demandons le maintien du salaire à 100 %, avec l’intégration de tous les éléments de rémunération, et le maintien de la cotisation retraite » indique Philippe Thibaudet.
Dans l’industrie du verre, le salaire de base représente en effet les trois quart de la rémunération, le quart restant étant lié à des variables (primes de pénibilité, transports, etc.).
Les moyens financiers existent
Taxer les profits, les dividendes ou les rachats d’actions, le gouvernement et les entreprises doivent prendre leurs responsabilités. Faut-il rappeler que le gouvernement verse plus de 150 milliards d’euros aux entreprises sans contrepartie.
Les organisations syndicales, les représentants du personnel réclament un droit de contrôle sur la décision de mise en chômage partiel.
Dans cette période inflationniste, de dégradation du pouvoir d’achat, de réforme des retraites qui s’annonce, les revendications du maintien total du salaire sont primordiales.